Panneaux retournés, enlevés, échangés ou bâchés, tracteurs sur les routes : des agriculteurs manifestent de nouveau leur colère
Un an après le début de la forte mobilisation agricole, la colère des agriculteurs se manifeste à travers plusieurs actions symboliques en régions pour mettre la pression sur le nouveau gouvernement.
Un an après le début de la forte mobilisation agricole, la colère des agriculteurs se manifeste à travers plusieurs actions symboliques en régions pour mettre la pression sur le nouveau gouvernement.
Crises sanitaires, paiement des aides PAC, revenus en berne après des récoltes difficiles, lourdeur administrative, les motifs sont nombreux pour attiser de nouveau la colère des agriculteurs. Alors que le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, prévient depuis cet été que si le gouvernement ne répond pas aux attentes des agriculteurs (fortement exprimées l’automne et l’hiver dernier), la mobilisation agricole pourrait reprendre fin octobre, certains n’ont pas attendu pour ressortir dans la rue et mettre la pression sur les nouveaux membres du gouvernement.
Relire : « Les agriculteurs ont l’impression d’avoir été floués » : Arnaud Rousseau prévient Michel Barnier
750 panneaux retournés ou échangés par des Jeunes agriculteurs en Ile-de-France
Sous le slogan « le gouvernement nous balade, baladons le gouvernement », 100 agriculteurs du syndicat des Jeunes agriculteurs d’Ile-de-France ont retourné ou échangé 750 panneaux dans la nuit de mardi 8 à mercredi 9 octobre sur les départements des Yvelines, de l’Essonne et du Val d’Oise ainsi qu’à Paris.
Si nous n’avons pas de retours concrets, nous passerons à la vitesse supérieure
« Le gouvernement doit voir cette mobilisation comme une mise en garde. Si nous n’avons pas de retours concrets, nous passerons à la vitesse supérieure ! », préviennent les Jeunes agriculteurs de Saint-Arnoult sur Facebook. Selon eux, le gouvernement n’a pas donné de suite à leur mouvement de l’an dernier, le travail ayant été engagé avec le précédent gouvernement ayant été suspendu par la dissolution de l’Assemblée nationale.
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Panneaux bâchés avec le message « Ici survivent X agriculteurs » en Occitanie
Une opération avait été engagée quelques jours plus tôt, le 4 octobre, en Occitanie, notamment par les JA et la FDSEA de l’Hérault avec cette fois-ci des panneaux d’entrée de villes recouverts de bâches noires avec le message : « Ici survivent X agriculteurs ». « Nos exploitations sont à bout, les difficultés financières s'accumulent, et les agriculteurs du département ne peuvent plus continuer ainsi », expriment ainsi les deux syndicats agricoles de l’Hérault en lançant un appel aux citoyens, élus et médias pour les soutenir.
Relire : Panneaux retournés : qui est derrière cette opération qui se répand en France ?
Panneaux enlevés dans les Pyrénées Orientales
Dans les Pyrénées Orientales, dès le 2 octobre les Jeunes agriculteurs avaient pour leur part décidé d’enlever les panneaux d’entrée de plusieurs villes en expliquant sur Facebook : « les panneaux seront restitués lorsque nous aurons des réponses et surtout des actes concrets. Nos revendications sont toujours les mêmes depuis 3 ans ».
Des tracteurs devant la DDT à Nancy
En Meurthe et Moselle, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs ont pour leur part décidé de sortir quelques dizaines de tracteurs et de manifester le 9 octobre à Nancy devant la Direction départementale des territoires contre la gestion par intelligence artificielle des alertes PAC « qui bloquent le versement des aides », « les directives nitrates PAR7 » ou encore « les interdictions qui se multiplient sans prendre en compte la réalité du terrain ».
Manifestation contre la fermeture d’un abattoir dans le Cher
En Centre Val-de-Loire soutenus par la FNSEA, des agriculteurs ont pour leur part manifesté aux côtés des salariés contre la fermeture de l’abattoir de volailles Blancafort dans le Cher.
En période de campagne pour les élections aux chambres d’agriculture, les autres syndicats agricoles ne sont pas en reste.
La Confédération paysanne se mobilise contre la gestion de la FCO
La Confédération paysanne a tenu une conférence de presse dans l’Indre sur le Gaec des Ossons avec des éleveurs impactés par la FCO pour manifester son mécontentement face à la gestion de la crise sanitaire.
#FCO : la colère monte !
👉 Mercredi 9 octobre 11h : conférence de presse de la Confédération Paysanne de l'Indre. Rdv au GAEC des Ossons, lieu dit Les Ossons, sur la commune de Saint Plantaire. En présence d'éleveurs impactés par la #FCO.
📢Non au deux poids, deux mesures ! pic.twitter.com/4io9AO9F6C— Conf' Paysanne (@ConfPaysanne) October 8, 2024
Et d’appeler, en lien avec le Modef, à manifester ce jeudi 10 octobre devant l’Assemblée nationale pour un traitement équivalent entre la FCO 3 et la FCO 8.
Tracteurs et bennes devant les préfectures pour la Coordination rurale
La Coordination rurale pour sa part organise des mobilisations « avec tracteurs et bennes » devant les préfectures, comme ce 10 octobre à Poitiers, après celles de Toulouse et Balma avec des revendications portant sur le revenu agricole, le soutien aux trésoreries, l’arrêt des contrôles et l’amélioration de la gestion des calamités.
🟡 TOUS UNI 🟡#Mobilisation Jeudi 10 octobre, à 16h
Rendez-vous avec vos tracteurs devant la préfecture 7 Place Aristide Briand, à Poitiers
La Coordination Rurale mobilisée pour sauver nos 400 000 fermes. Après Toulouse, Balma… Poitiers ! Entendez vous dans nos campagnes ?… pic.twitter.com/NfJ1hbk1Ax— Coordination Rurale (@coordinationrur) October 9, 2024
Après des opérations de bâchage de radars, la Coordination du Gers menace par exemple d’autres actions à Toulouse d’ici la fin de l’année.
🔴 Opération bâchage dimanche soir dans le Gers :
"On a d'abord bâché des radars, on en a aussi entourés avec des pneus de tracteurs : ça fait deux semaines que ça dure. Et il y aura d'autres actions sur Toulouse avant la fin de l'année, on va monter en puissance. Parce… pic.twitter.com/I6wq6Dxgr6— Coordination Rurale (@coordinationrur) October 9, 2024
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