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Mieux identifier la nécrose de la pince

Face à l'augmentation du nombre de cas de nécrose de la pince signalés, une enquête a été menée dans le cadre de l'UMT Maîtrise de la santé des troupeaux bovins pour mieux identifier cette lésion.

Les conditions et le mode d'apparition de la nécrose de la pince restent encore mal connues.
Les conditions et le mode d'apparition de la nécrose de la pince restent encore mal connues.
© M.Lamance

« La nécrose de la pince est une lésion qui se soigne mal et décontenance les éleveurs, note Aurore Duvauchelle Waché, de l'Institut de l'Elevage. Sur le terrain, le nombre de cas signalés augmente. Mais les critères de diagnostic varient et des confusions sont possibles avec d'autres lésions. » Suivant les pays ou les auteurs, la définition de la nécrose de la pince varie en effet. En France, elle est définie (1) comme une lésion anfractueuse, gangréneuse, se développant sous la corne de la muraille et/ou de la sole, pouvant affecter la 3ème phalange, avec un pus gris foncé, d’aspect goudronneux, à odeur nauséabonde caractéristique, située souvent en pince mais aussi en ligne blanche ou s’infiltrant sous la couronne sous l’arête dorsale de la muraille. Pour harmoniser les critères d’identification de la lésion, une étude (2) a été engagée par l’Institut de l'Elevage,  Une enquête a été menée en 2016 sur 27 élevages de Bretagne et Pays de la Loire préalablement identifiés par des pédicures comme étant atteints de nécrose de la pince ou de lésions similaires.

Présence de galeries et lésion insidieuse

Sur 88 lésions décrites, 38 (43%) ont été confirmées comme étant de la nécrose en pince, sur 20 élevages. 13 ont été infirmée. Les lésions situées en pince mais pour lesquelles un doute subsistait et les lésions similaires à la nécrose mais situées ailleurs sur la sole ont été jugées douteuses. Cela concernait 37 lésions, dont 17 en pince. « Dans cette étude, la prévalence intra-troupeau était faible, avec 1 à 5 cas confirmés par troupeau, soit 0,6 à 5 % des animaux. » Les nécroses de la pince pouvaient affecter les membres postérieurs et antérieurs, parfois les deux pieds ou deux onglons d’un même pied. Les critères d’identification étaient divers. Mais l’un des plus utilisés par les pédicures était la présence d’une odeur âcre « caractéristique ». «Ce critère n'est cependant pas le seul à utiliser, ni le plus discriminant. On peut identifier la nécrose dès que sont présentes des lésions creusant insidieusement la corne vers l’intérieur de l’onglon sous forme de galeries, associées à une atteinte du pododerme. Dans un 2e temps, la présence de pus, d’une odeur âcre et souvent d’une douleur confirme l’identification. La couleur noire de la corne est également présente mais n’est pas obligatoire. »

Une lésion méconnue

Dans les élevages étudiés, la situation vis-à-vis des boiteries était très préoccupante avec beaucoup de vaches sévèrement boiteuses. « La présence de nécrose de l’onglon pourrait-elle être un révélateur de problèmes importants de boiteries dans les élevages ? » Les vaches affectées étaient surtout des multipares et faisaient partie des sévèrement boiteuses. Enfin, le relevé des lésions à l’échelle de l’onglon a montré qu’il pourrait y avoir un lien entre la présence des lésions de nécrose et la présence de seimes (fissures de l’onglon). De plus, bien que la dermatite digitée soit présente dans l’ensemble des exploitations, les pieds atteints de nécrose de la pince n’avaient pas de lésions de Mortellaro. « Il reste donc encore de nombreuses questions à élucider sur cette lésion dont l’origine, assurément multifactorielle, reste aujourd’hui méconnue », conclut Aurore Duvauchelle Waché.

(1) Définition émise par le CFPPA du Rheu et M. Delacroix

(2) Etude financée par les GDS Bretagne et Pays de la Loire et l’Institut de l’Elevage faisant intervenir également Oniris, l’Inra, GTV Bretagne, GDS Bretagne, GDS Pays de la Loire, Marc Delacroix et le CFPPA du Rheu.

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