Maternité liberté : À chaque porcelet son facteur de risque d'écrasement

Des chercheurs suisses ont testé l’effet de différents facteurs de risque sur la mortalité par écrasement des porcelets en maternité liberté.

Publié le 17 juin 2024 - Par Chambre D'agriculture De Bretagne

Les facteurs de risque de mortalité par écrasement ne sont pas identiques en maternité liberté en fonction de la viabilité des porcelets.

Pour mettre en évidence ces différences, des chercheurs suisses ont étudié des données de mortalité sur les sept premiers jours après les mises bas dans onze élevages commerciaux. Plus de 9 500 porcelets issus de 750 portées ont été suivis. Chaque porcelet mort par écrasement est classé par l’éleveur dans la catégorie « écrasé non viable » (poids faible, maladie, malformation) ou « écrasé viable » (aucune de ces caractéristiques). Un modèle statistique permet de tester l’effet de différents facteurs de risque sur la mortalité par écrasement pour ces deux catégories de porcelets.

Cinq facteurs de risque sont étudiés : le rang de portée de la truie, la durée de gestation, le nombre de nés vifs, le nombre de morts-nés et le nombre d’heures avec une température de salle de plus de 30 °C. Quelle que soit la catégorie du porcelet, à chaque rang de portée supplémentaire le risque de perte par écrasement augmente de 9,6 %. Pour les porcelets non viables, le risque d’écrasement augmente de 7,5 % avec chaque né vif supplémentaire dans la portée. Pour les autres, le risque diminue de 12,6 % à chaque jour de gestation supplémentaire et augmente de 4,5 % à chaque heure avec une salle de maternité à plus de 30 °C.

Nicolas Villain, nicolas.villain@bretagne.chambagri.fr

Côté biblio

Risk factors differ for viable and low viable crushed piglets in free farrowing pens. Spörri-Vontobel et al. 2023. Frontiers in Veterinary Science.

Individualiser pour limiter les risques

Nicolas Villain, Chambre d’agriculture de Bretagne

Nicolas Villain, chambres d’agriculture de Bretagne

« Avec le développement de cases de maternité en liberté, il est important de se baser sur l’expérience des pays qui utilisent déjà ces systèmes, quand bien même la prolificité de truies est inférieure à ce qui est observé en France. Les résultats de cette étude permettent d’imaginer des stratégies de conduite adaptée à la vigueur de porcelets. Pour des portées avec des petits peu vigoureux, il conviendrait de limiter le nombre de porcelets sous la truie. Si les porcelets sont vigoureux, une attention particulière devra se porter sur la limitation de la hausse des températures en cas de fortes chaleurs. Les portées des truies avec une gestation courte devront également être suivies avec plus d’attention. Les retours d’éleveurs équipés seront particulièrement importants pour valider les stratégies de limitation des écrasements. »