"Les éleveurs de porcs bretons ont su se mobiliser pour commercialiser leurs porcs"
Pour Michel Bloc’h, président de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB), les groupements sont indispensables aux éleveurs, au même titre que le Marché du porc breton et Uniporc.
Pour Michel Bloc’h, président de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB), les groupements sont indispensables aux éleveurs, au même titre que le Marché du porc breton et Uniporc.
La Bretagne est la seule région à forte densité porcine européenne, voire mondiale, à avoir généralisé la commercialisation de ses porcs par les groupements. Pourquoi ?
Michel Bloc’h - Cette originalité date de cinquante ans.
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Dans les années 60, la production et la commercialisation des denrées agricoles, et des porcs en particulier, étaient totalement désorganisées en Bretagne. Les éleveurs ont su se mobiliser pour imposer un marché au cadran qui est devenu le Marché du porc breton. De ce marché sont nés les groupements, encouragés dans leur développement de l’encadrement technique et la rationalisation de la production par la Loi sur l’élevage de 1966. Aujourd’hui, les groupements sont une vraie force pour la filière porcine bretonne et française. En Bretagne, nous avons la chance d’avoir des groupements de profils différents : indépendants, engagés dans l’aval ou dans l’amont… Chaque éleveur a le choix pour trouver la structure qui lui convient le mieux.
Pourtant, en 2023, les éleveurs indépendants sont devenus le sixième groupe d’apporteurs de porcs classés par Uniporc. Comment analysez-vous ce phénomène ?
M. B. - Chez les producteurs de porcs comme dans la société en général, les comportements individualistes prennent de l’ampleur. Cependant, un éleveur ne peut pas travailler seul durant toute sa carrière. À un moment ou à un autre il doit faire appel à des compétences extérieures. Seul, il sera moins efficace qu’en groupe. Le socle Marché du porc breton-Uniporc-Organisations de producteur est indispensable pour les producteurs. Chacun doit soutenir ces trois structures pour la pérennité des élevages et de la filière.
Comment voyez-vous l’avenir de l’action collective en Bretagne ?
M. B. - Nous avons créé l’association des organisations de producteurs (AOP) pour inscrire la production porcine dans la Politique agricole commune via les plans opérationnels. L’objectif est de dégager de nouveaux moyens financiers pour aider les jeunes et les porteurs de projets qui adhèrent à une organisation professionnelle à investir dans des outils de production performants. Les productions animales doivent pouvoir mobiliser 5 % du budget de la Pac pour financer ces projets. Je préfère une Pac de projets plutôt qu’une Pac de rentiers.