Aller au contenu principal

Les bons gestes pour bien conserver ses céréales 

L’Ifip rappelle les principales actions à réaliser pour bien conserver les grains destinés à l’alimentation des porcs.

© D.Poilvet

La bonne conservation du grain repose sur quatre principes de base : le nettoyage des cellules ou des silos de stockage ainsi que des grains à la récolte, le contrôle de l’humidité, pour éviter le développement des populations d’insectes, la ventilation pour réduire la température des grains, et des traitements éventuels à mettre en œuvre au cas par cas en fonction du problème rencontré.

Avant la récolte, les cellules de stockage doivent être entièrement vidées des grains encore présents, mais également des poussières, car leur seule présence suffit pour contaminer la récolte à venir. Le balayage des parois et du fond de la cellule est indispensable. L’utilisation d’un aspirateur est préconisée. L’air comprimé est utile, mais il faut toujours aspirer les poussières repoussées un peu plus loin. Ce n’est qu’après cette phase de nettoyage qu’il peut être envisagé de traiter les surfaces.

La thermo-nébulisation est particulièrement efficace. Le traitement des parois intérieures des cellules au pulvérisateur et de l’ensemble de l’atelier par fumigènes est une alternative possible. Il est bien évidemment important de respecter les doses d’utilisation de ces produits et de vérifier leur efficacité selon le support à nettoyer. Les grains doivent être débarrassés au maximum des restes de paille, des poussières, des graines d’adventices et, globalement, de tous les corps étrangers.

Les nettoyeurs agissent par soufflerie et séparent les particules dont le poids est inférieur au grain. Un nettoyeur fonctionne à un débit de 250 quintaux par heure. Ce débit doit être pris en compte afin de ne pas ralentir les opérations lors de la récolte.

Pas plus de 16 % d’humidité

Le contrôle de l’humidité du grain peut être réalisé sur place à l’aide d’un humidimètre.

 

 
Une température de 10 °C garantit une bonne conservation du grainDiagramme de conservation des céréales
Une température de 10 °C garantit une bonne conservation du grainDiagramme de conservation des céréales © Arvalis

Le taux maximal d’humidité à ne pas dépasser est de 16 %. Au-delà de ce seuil, il faudra penser à une phase de séchage des grains. En deçà, la ventilation va permettre de ramener le taux d’humidité à un niveau acceptable. Malgré tout, un taux d’humidité de l’ordre de 13 % est évidemment préférable. Il faut respecter les conditions d’utilisation de l’humidimètre : par exemple, des grains trop chauds peuvent conduire à sous-estimer leur taux d’humidité. Une mesure de contrôle après quelques jours de stockage permettra de mieux l’apprécier. La ventilation permet principalement de diminuer la température des grains. Elle se conduit généralement en trois étapes : au moment de la récolte, à l’automne puis en hiver.

Pour une conservation de longue durée (c’est-à-dire jusqu’à la nouvelle récolte), il est conseillé, lors de la dernière étape hivernale, de parvenir à une température finale de l’ordre de 5 °C. L’élévation naturelle de la température des grains à partir du printemps sera ainsi limitée grâce à l’effet d’inertie permis par la masse de grains stockés dans la cellule. On peut également retenir qu’une température de 10 °C garantit une bonne conservation du grain, car à cette température, les insectes ne se développent plus. La température est à mesurer dans la partie haute de la cellule, car la ventilation étant effectuée dans le bas de la cellule, la partie de la cellule la plus chaude est toujours située en hauteur.

Ventilation de nuit à la récolte

La ventilation peut se faire même par temps de pluie, car un air chargé d’humidité dans nos conditions de température ne va pas conduire à une augmentation de l’humidité du grain. On ventile donc quelle que soit la pluviométrie. La seule consigne consiste à respecter un écart de température entre le grain et l’air ambiant de 6 à 8 °C. L’efficacité de la ventilation dépend de ce critère. À la récolte, on préférera une ventilation de nuit, afin de s’assurer que l’air ambiant soit plus froid que le grain.

 

 
On peut ventiler par temps de pluie, à condition de respecter un écart de température de 6 à 8 °C entre l’air et le grain
On peut ventiler par temps de pluie, à condition de respecter un écart de température de 6 à 8 °C entre l’air et le grain © Arvalis

Attention à ne pas dépasser une différence de température trop importante, car de la condensation sur les parois de la cellule peut s’observer. L’objectif de la première étape de ventilation est de parvenir le plus rapidement possible à une température du grain de 18 à 20 °C, sachant que le grain peut être récolté à une température de 30 °C. À l’automne, la ventilation ne doit se déclencher que lorsque la température extérieure est inférieure à 12 °C, l’objectif étant alors de parvenir à la fin de cette seconde étape, à une température du grain de 10 à 12 °C, afin de permettre une bonne conservation.

Comme évoqué plus haut, la dernière étape hivernale consiste à parvenir à 5 °C pour une conservation de longue durée. À titre indicatif, car cela dépend des ventilateurs utilisés, il faut compter environ 20 heures de ventilation pour chaque étape.

Didier Gaudré, didier.gaudre@ifip.asso.fr

Les plus lus

<em class="placeholder">Les références GTTT et GTE sont à nouveau accessibles sur le site internet de l&#039;Ifip</em>
Forte progression des résultats technico-économiques des élevages de porc en dix ans

Selon les données de GTE et de GTTT à nouveau diffusées par l’Ifip, les performances techniques des élevages français ont fait…

<em class="placeholder">Fabien Sabourin : « Le gain technico-économique global est estimé à 175 000 euros annuels, soit 23,30 euros par porc produit. »</em>
"J'ai investi dans un nouveau bâtiment de porc en engraissement pour une meilleure rentabilité"

La Scea Le Mignon se dote d’un nouvel engraissement de 2 556 places. Moderne et innovant, l’installation doit permettre…

<em class="placeholder">Florence Guého et Jérémy Mainguy, SARL de la ville Corvec : « La gestion des performances bande par bande nous permet d&#039;être hyper réactifs. »</em>
« Avec le suivi à la bande, nous chiffrons l’impact de nouvelles stratégies de notre atelier porc»
À la SARL de la Ville Corvec, le suivi à la bande proposé par Nutrifirm a permis aux éleveurs d’améliorer leurs performances…
<em class="placeholder">Valérie Courboulay, Ifip-Institut du porc</em>
Propositions de l'EFSA : le coût du bien-être animal estimé à 10 milliards d'euros pour la filière porcine 

Une étude de l’Ifip chiffre à plus de dix milliards d’euros pour la filière porcine française le coût des principales mesures…

<em class="placeholder">Thierry Boulet, Porc Amor Évolution et Jean Jacques Breton, SCEA Kerroc’h : « Investir dans un post-sevrage pour améliorer la cohérence de l’élevage a permis de ...</em>
« J’ai renforcé la cohérence de mes bâtiments porcins pour produire plus à moins cher ».

À la SCEA de Kerroc’h, le nombre de kilos produits a progressé d’un tiers et le prix de revient a baissé de 0,16 euro le…

Une maternité pour truies en liberté apportant du confort de travail

À l’EARL Le Lann à Cléden-Poher dans le Finistère, Mathis et Estelle Talec ont investi en 2024 dans une maternité neuve…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)