Les élevages de moins de 150 truies détiennent une truie sur six en France
Malgré l’augmentation constante de la taille des exploitations, les élevages de moins de 150 truies détiennent encore 16 % du cheptel reproducteur français, selon le recensement agricole de 2020. Leur part est plus importante dans les régions hors Bretagne.
Malgré l’augmentation constante de la taille des exploitations, les élevages de moins de 150 truies détiennent encore 16 % du cheptel reproducteur français, selon le recensement agricole de 2020. Leur part est plus importante dans les régions hors Bretagne.
Au fil des décennies, la production porcine en France, comme dans tous les pays, s’est concentrée dans un nombre toujours plus réduit d’élevages.
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Entre les recensements agricoles de 1988 et de 2020, le nombre de détenteurs de truies en France métropolitaine est passé de 37 409 à 5 950 (-84 %) et le nombre de truies de 1,187 million à 955 795 truies (-20 %). Sur la même période, les exploitations de moins de 150 truies ont vu leur nombre divisé par dix, passant de 36 480 à 3 650. En 1988, ces exploitations détenaient 80 % du cheptel reproducteur du pays. En 2020, plus d’une truie sur six est dans ces élevages de moins de 150 truies.
Bio ou circuit court pour les moins de 50 truies
Parmi ces exploitations, celles détenant moins de 50 truies sont très nombreuses en 2020, mais ne détiennent que 2,5 % des truies. Elles ont été analysées à part pour ne pas fausser le calcul des caractéristiques moyennes des détenteurs de 50 à 149 truies. Ces exploitations de moins de 50 truies ont une taille moyenne de 11 truies, pratiquent le naissage et l’engraissement dans 58 % des cas ou le naissage seul dans 42 % des cas. 44 % d’entre elles ont aussi un atelier allaitant (29 vaches en moyenne). Près de 30 % sont certifiées ou en conversion en agriculture biologique pour le porc et 12 % sont sous AOC. Près de deux tiers de ces exploitations de moins de 50 truies commercialisent en circuit court de la viande (hors volailles). De statut individuel pour 64 % d’entre elles, elles font travailler en moyenne 1,79 équivalent temps plein (ETP) avec peu de salariés (15 %).
Beaucoup d’exploitations mixtes
Les élevages de 50 à 149 truies ont une taille moyenne de 101 truies contre 341 pour les élevages de 150 truies et plus. Plus de 80 % sont naisseurs engraisseurs. Ils sont souvent insérés dans des exploitations mixtes : 27 % ont aussi des vaches laitières (77 en moyenne) ou des vaches allaitantes (49 en moyenne). Parmi les exploitations de 150 truies et plus, 11 % ont aussi des vaches laitières (93 en moyenne) et 9 % des vaches allaitantes (46 en moyenne). La SAU moyenne des exploitations de 50 à 149 truies est de 100 hectares, soit un chargement moyen d’une truie pour un hectare. Les exploitations de 50 à 149 truies étant plus souvent mixtes, 54 % de leur SAU est en cultures contre 79 % de celle des plus de 150 truies.
Une moyenne d’âge élevée
En termes d’emploi, les exploitations de 50-149 truies font travailler en moyenne 2,58 ETP, à 20 % salariés, contre 3,67 ETP, à 47 % salariés, pour les exploitations de plus de 150 truies. À 49,3 ans, l’âge moyen des chefs d’exploitation des structures de 50-149 truies est plus élevé que celui des plus de 150 truies (48,7 ans) et encore plus que celui des moins de 50 truies (46,2 ans). Les élevages de 50 à 149 truies ont une dimension économique 2,2 fois plus petite que celle des élevages de 150 truies et plus, avec une production brute standard respective de 427 500 et 957 400 euros. Les 3 650 exploitations de moins de 150 truies en 2020 sont réparties dans toutes les régions françaises où elles représentent des parts variables des détenteurs et du cheptel : de 37 % des détenteurs et 11 % du cheptel porcin en Bretagne à plus de 90 % des détenteurs en Occitanie, Corse, Auvergne Rhône Alpes ou PACA.
Christine Roguet, christine.roguet@ifip.asso.fr
Christine Roguet, Ifip-Institut du porc
Pas de modèle unique d'élevage de porc en France
« La France se caractérise par le maintien d’une diversité de tailles d’atelier porcin et de combinaisons de productions. Si cette diversité a été vue par le passé comme un frein à la compétitivité, elle peut constituer aujourd’hui un levier d’attractivité face au défi du renouvellement. Il n’y a pas de modèle idéal d’élevage de porcs, l’important est la cohérence en naissage, engraissement, foncier et travail. Pas de modèle unique, chacun peut trouver un modèle à sa mesure et selon ses envies. »