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Terrena : comment le groupe coopératif a résisté en 2022 ?

Le groupe coopératif Terrena affiche des résultats financiers satisfaisants en 2022, selon les dirigeants, malgré un environnement perturbé. Les filières végétales ont progressé tandis que l’activité viande a souffert, pénalisée surtout par la grippe aviaire.

Alain Le Floch, directeur général de Terrena et son président, Olivier Chaillou, à l'occasion de la présentation des résultats du groupe coopératif le 26 avril 2023.
© Th. G.

Le contexte extérieur chahuté, marqué par la guerre en Ukraine, l’inflation, la crise énergétique et la grippe aviaire, n’a pas contrarié la trajectoire financière du groupe coopératif Terrena, dont les dirigeants ont dévoilé les résultats 2022 le 26 avril à Ancenis (44).

Alors que le chiffre d'affaires consolidé du groupe a progressé de 8 % pour s’établir à 5,4 milliards d’euros, tiré par l’effet prix, le résultat net de 16,8 millions d’euros, en progression de 4 millions sur l’exercice précédent, témoigne de l’amélioration de la performance opérationnelle. Egalement en forte hausse, le résultat net de la coopérative s’élève à 9,7 M€. Ce bon résultat a permis à Terrena de reverser 4,2 M€ à ses adhérents.

 

Le groupe coopératif affiche sur 2022 un Ebitda de 135 M€, quasi stable par rapport à son record de l’an passé (137 M€). Ce « résultat satisfaisant, malgré un contexte volatil », traduit des évolutions conjoncturelles au sein de Terrena, explique son directeur général, Alain Le Floch. « Nous avons progressé dans nos activités agricoles, notamment végétales, et sensiblement baissé sur l’activité viande, en lien avec la grippe aviaire », précise-t-il. La collecte de céréales a ainsi atteint 1,7 million de tonnes et l’amélioration de la performance des filières végétales a permis de reverser 13,6 M€ aux adhérents en compléments de prix finaux pour la récolte 2021.

Des investissements soutenus et maintenus

Dans la filière viande bovine, Elivia est en attente de la décision de son partenaire irlandais Dawn Meats, qui dira d’ici un mois et demi maximum s’il reste à 49 % du capital ou prend comme il en a la possibilité 70 % du capital d’Elivia.

Le pôle volailles Galliance, compte tenu des arrêts de production sur certains sites dans les régions impactés par la grippe aviaire, a connu « une année correcte », relève Alain Le Floch.

Les pertes en volumes ont été pour partie compensées par la forte activité sur les produits élaborés. Galliance a bénéficié d’un investissement de 43 M€ sur deux ans pour le nouvel abattoir de volailles d’Ancenis, dédié aux filières différenciées et livré en 2022.

Au total, Terrena a investi l’an dernier 126 M€, dont 28,4 M€ dans les activités agricoles. Malgré la guerre en Ukraine et la grippe aviaire, « nous avons fait le choix début 2022 de ne pas renoncer à nos investissements, de ne pas hypothéquer le futur », souligne Alain Le Floch. La coopérative ne réduira pas la voilure cette année, avec un niveau d’investissement de 125 M€, dans le développement du réseau de distribution Terrena Pro, la digitalisation de l’amont agricole ou encore dans un projet biogaz.

La Nouvelle Agriculture boostée par les œufs

Terrena entend dans l’avenir continuer à mener des projets qui structurent l’accès à des marchés rémunérateurs et en développement pour ses adhérents, à l’image de son engagement dans la filière œufs.

Satisfaction de l’année passée, les œufs à marque La Nouvelle Agriculture ont vu leur chiffre d'affaires multiplié par 1,5 en un an. Les ventes d’œufs bio ont atteint 1 500 tonnes et celles d’œufs plein air 2 000 tonnes. Cette performance a contribué à la stabilité du chiffre d'affaires de la marque La Nouvelle Agriculture, à 59 M€, malgré l’impact de – 5 M€ de la grippe aviaire sur la filière volaille.

L’objectif est pour la coopérative de multiplier ce chiffre d’affaires par trois d’ici 2030. Sur le bio (133 M€ de CA pour la coopérative), Terrena a limité la baisse à -1 % en 2022. Des arbitrages sur la nutrition animale, avec les apports des adhérents vers les usines d’aliments passés de 40 à 70 % du total, ont joué en ce sens. « Nous ne laisserons personne sur le côté », a insisté le président de Terrena, Olivier Chaillou, en évoquant les éleveurs et agriculteurs bio.

Autre enjeu fort de la coopérative pour les années futures, l’installation de nouveaux adhérents et l’accompagnement au développement de ceux qui sont déjà installés. «Nous annoncerons des initiatives fortes en ce sens lors de notre assemblée générale du 15 juin à Angers», indique le président de Terrena.

 

 

 

 

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