Aller au contenu principal

Tereos met de la protéine de blé dans l’assiette

Le groupe coopératif teste actuellement l’accueil que le consommateur réserve à un aliment à base de protéines végétales de blé avec l’appétit d’en faire bientôt un business à part entière.

Saisir l’opportunité de la protéine végétale dans un monde dont la population et les attentes sociétales croissent : voilà l’ambition que Tereos a dévoilée mercredi 22 février sur son site de Marckolsheim en Alsace en même temps que son pilote industriel qui y sort chaque jour 24 000 unités de 100 grammes de Sauté végétal, le nom de sa nouvelle marque.

Les ingrédients de base de cette « alternative à la viande » sont au nombre de deux : de la farine de pois chiches et des protéines de blé, séparées de l’amidon par lavage. Pétris et mélangés à concurrence d’un tiers/deux tiers, ces éléments ressortent d’un mixer breveté par Tereos sous la forme d’un ruban cylindrique, compact et dense qu’il suffit de portionner ou de piécer. Les morceaux obtenus passent ensuite dans une friture d’huile de tournesol qui leur donne de la texture. Ils prennent du volume et du moelleux en séjournant trois heures dans un bain d’eau. Conditionnés sous-vide, ils subissent pour terminer une stérilisation à 120 °C. Le produit fini affiche 8 % de matière grasse et un taux d’humidité autour de 70 %. L’adjonction d’épices d’origine naturelle est possible.

La production du pilote approvisionne pour l’heure des marchés tests prévus sur six mois dans la restauration collective, notamment des hôpitaux, en France et en Allemagne. « Les premiers retours sont satisfaisants », avoue Alexis Duval, président du directoire de Tereos. S’ils se confirment, le groupe investira en Alsace dans une unité de production industrielle d’une capacité « dix fois supérieure » au pilote actuel. Avec le Sauté végétal, Tereos cible une clientèle de flexitariens en France, mais surtout à l’exportation. « La demande mondiale en protéines est actuellement de 300 millions de tonnes par an. Avec 9 milliards d’êtres humains en 2050, elle grimpera entre 700 et 750 millions, dont tout au plus 500 millions pourront être fournis par la viande », explique Michel Flambeau, directeur du centre R&D de Tereos à Marckolsheim. L’entreprise poursuit ainsi ses recherches, notamment en Chine, pour se positionner au plus près des goûts qui s’exprimeront.

Praticité d’emploi

Outre ses caractéristiques nutritionnelles, le Sauté végétal compte sur sa mise en œuvre rapide et sa flexibilité d’emploi pour s’imposer sur le marché. Il suffit en effet de verser le contenu d’un sachet dans une poêle et de faire revenir. Le produit est neutre en goût, ce qui permet de l’assaisonner à convenance (persil-sésame, par exemple) ou de dresser avec une sauce. La stérilisation autorise une conservation qui ne nécessite pas de maintien au froid et octroie une DLUO de quatre mois minimum. Selon Tereos, ces deux derniers atouts sont de nature à favoriser le succès du produit en restauration collective. Le Sauté végétal se situera dans une zone de prix prémium, soit à un niveau un peu au-dessus du steak haché.

Solutions nutritionnelles pour tous

Deuxième producteur mondial de protéines de blé, Tereos s’est fixé pour objectif de « trouver des solutions nutritionnelles adaptées aux besoins spécifiques » de l’ensemble des couches de la population. Sa gamme contient d’ores et déjà des céréales enrichies en protéines et en fibres à hauteur de 30 % destinées aux enfants. Elle comporte aussi des pains et brioches hyperprotéinés qui doivent contribuer à maintenir la masse musculaire et l’ossature des seniors. On peut encore citer des cakes et biscuits allégés en matière grasse et plus riches en fibres.

Les plus lus

broutards charolais dans un pré
Prix des bovins : l’année 2024 finit sur un record historique

En cette fin d’année, les prix de plusieurs catégories de gros bovins battent des records historiques.

représenant de l'UE et du mercosur
L’UE et le Mercosur signent l’accord, à quoi s’attendre pour l’agriculture ?

Après 25 ans de pourparlers, l’Union européenne et le Mercosur ont conclu un accord commercial, mais des voix s’élèvent déjà…

poule pondeuse en élevage
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 13 décembre 2024

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

bateau porte-conteneur dans le port du Havre
Accord Mercosur : « c'est pire que ce que l'on pensait », s'alarme Mathilde Dupré de l’Institut Veblen

Le texte de l’accord signé par Ursula von der Leyen avec les pays du Mercosur est publié sur le site de la Commission…

abattoirs du porc
Porc : « Les abattoirs français résistent pour le moment mieux que ceux en Allemagne, au Danemark et aux Pays-Bas »

Les abattoirs de porc et de viande en général ne parviennent pas toujours à faire face à la conjoncture économique. Plusieurs…

grenouilles en élevage
Cuisses de grenouilles : structurer une filière française plutôt que piller les écosystèmes d’Asie

Trouver des cuisses de grenouilles en rayon pour les fêtes de fin d’année pourrait s’avérer compliqué. Face aux impacts sur la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio