Signes de qualité européens : les Français devraient faire mieux
Des représentants de la DG Agriculture sont venus au Salon pour participer à un colloque sur les signes de qualité, français et européen. José Sousa Ouva, responsable de ces questions à Bruxelles, s’étonne du relatif désintérêt des professionnels français pour les AOP, IGP et autres STG (les « spécialités traditionnelles garanties » qui redéfinissent les anciennes AS). Sans doute les produits français figurent-ils en bonne place dans la liste des productions sous label européen. Mais aujourd’hui le dynamisme vient d’autres pays, comme l’Espagne qui dépose un grand nombre de dossiers d’agrément. Pourquoi la France est-elle plus inerte, alors que la Commission dispose de budgets conséquents pour financer la promotion des produits de qualité ayant obtenu l’un des labels européens ? Philippe Guérin, président du CNA, met le doigt sur certaines exigences, par exemple du Label rouge, qui ne se recouvrent pas exactement avec les labels européens ; il évoque la nécessité de renforcer les contrôles, et ne cache pas que la lenteur des procédures en décourage plus d’un. N’empêche que les budgets communautaires ne seront pas donnés à des signes de qualité français, quels que soient leurs mérites et leur notoriété – le Label rouge a un taux de reconnaissance très supérieur à l’IGP. On se quitte en convenant qu’un effort est à faire, des deux côtés : à Bruxelles pour améliorer le système et donner de la notoriété aux signes européens ; du côté des professionnels français pour participer à cet effort, par exemple en affichant le label européen sur les produits l’ayant reçu, tout en conservant le label national à forte notoriété.