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Sept recommandations pour donner un nouveau souffle à la filière cunicole en France   

Sous l’égide du directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux a établi sept recommandations pour dynamiser la filière lapin de chair. En France, la production et la consommation de cette viande s’essoufflent.   

© Vincent Motin

La France est le quatrième producteur mondial de lapin de chair, loin du géant chinois qui produit presqu’un lapin sur deux dans le monde selon l’Itavi. Pourtant, la filière française est sujette à de nombreuses difficultés. La production baisse. Le renouvellement des éleveurs n’est pas chose aisée. Le pays compte moins de 800 éleveurs professionnels d’après le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER).

D'autre part, ce produit est boudé par les consommateurs depuis plusieurs décennies. Le lapin reste considéré comme une protéine animale du troisième âge, onéreuse et difficile à préparer.  Conscient des difficultés que rencontre la filière lapin de chair, le directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a missionné le CGAAER en novembre 2021. Ce dernier a adressé sept recommandations à l’ensemble de la filière et aux pouvoirs publics.   

  • La première recommandation concerne le mode d’élevage. Le CGAAER préconise d’atteindre à une échéance proche à préciser, une production commercialisée issue à 30 % d’élevage en logements alternatifs qui prennent en compte le bien-être animal. Pour y parvenir, le conseil appelle à un soutien technique et financier de toute la filière. « Le coût de cette transformation en logements alternatifs à la cage dont l’amortissement pourra être long devra être « partagé »[…]. La loi EGALIM donne le cadre de l’indispensable contractualisation de ce partage de coût », a-t-il précisé.   

 

  • La seconde recommandation va également dans le sens d’un travail commun. Elle préconise que le CLIPP, l’interprofession, s’ouvre, échange avec la grande distribution notamment pour définir des actions de promotion de la viande de lapin. 

 

  • Troisième point, les industriels devraient renforcer leurs échanges avec les collectivités territoriales, les cuisiniers des établissements afin d'accroître leurs parts de marché dans la restauration collective.  

 

  • Autre piste, développer la contractualisation entre éleveurs, abatteurs et distributeurs dans le cadre de la Loi Egalim 2. Pour y parvenir, ils pourraient se baser sur un ensemble large d’indicateurs analysés et acceptés par toutes les parties prenantes. Ce qui permettrait de définir des critères de révision du prix. 

 

  • Le rapport recommande par ailleurs pour la direction générale de l’enseignement et de la recherche d’inciter les Directions Régionales de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt d'identifier un établissement référent par région cunicole. Elle propose aussi de les ouvrir pour sensibiliser le public, notamment les jeunes générations à la production cunicole.   

 

  • D'autres suggestions sont à l’échelle européenne. Les professionnels sont appelés à « poursuivre leur rapprochement et développer les travaux communs avec les professionnels de la filière cunicole des autres pays européens ». Enfin, la dernière recommandation concerne la direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises. Elle devrait veiller au niveau européen à la prise en compte des élevages des lapins dans les mesures d'accompagnement financier qui seront prévues dans le règlement européen (2023). Ces mesures concernent la transformation des bâtiments actuels d’élevage et leurs équipements en logements respectueux des nouvelles normes européennes en matière de bien-être animal.    

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