Prix du lait : « ne retournons pas au monde d’avant »
Les Marchés Hebdo : Certains industriels ont annoncé une baisse du prix moyen du lait payé au producteur pour le reste de l’année. Cela est-il justifié au regard du travail réalisé par la filière ?
Thierry Roquefeuil : Annoncer de façon unilatériale une baisse systématique du prix du lait payé au producteur est un non-sens. Nous voyons ressurgir les mêmes réflexes que pendant les crises de 2008 et 2015. Or, la filière a agi de façon inédite en réduisant la production pour justement éviter les conséquences négatives de la crise. Le prix du lait sera le reflet de l’ensemble des marchés : si la consommation se relance, il n’y a aucune raison pour qu’on ne retrouve pas les valeurs d'avant la Covid-19.
Les Marchés Hebdo : Les négociations seront-elles difficiles ?
T. R : Certaines coopératives ont mentionné des négociations commerciales difficiles, d’autant plus que les distributeurs veulent revoir les prix à la baisse. Il faut sortir de cette logique usuelle de crise qui dit que le prix payé au producteur doit baisser pour faire baisser celui du consommateur. La guerre des prix, c’était avant les EGA. Ne retournons pas au monde d’avant, d’autant plus que le revenu du producteur est la première attente des consommateurs.