Pinguin mise sur l'origine France

De nouveau présent à MDD Expo cette année, Pinguin se fait force de propositions aux distributeurs en quête d'évolution de leurs gammes de légumes surgelés. La division surgélation du géant belge du légume Greenyard Foods (414 millions d'euros sur les 4 milliards d'euros du groupe) présente ses deux usines françaises comme un atout pour répondre à la demande des consommateurs en produits d'origine française. « Dans le bio, l'origine française n'est pas évidente. Pourtant, quel intérêt d'avoir un haricot biologique s'il vient du Kenya ? » argu-mente Géraldine Heyriès, chef de produits surgelés. « Nous faisons valoir un savoir-faire dans les approvisionnements directs. Nous maîtrisons l'amont », insiste-t-elle. Les deux outils sont certifiés BRC, IFS et bio.
Productivité
Pinguin a une unité de blanchiment et surgélation en IQF à Moréac, dans le Morbihan, héritée du groupe coopératif Cecab, et une seconde unité dans la métropole lilloise, à Comines. La capacité de production de cette dernière a été doublée en février 2015. La nou-velle ligne installée voici un an permet de produire jusqu'à 45 000 t par an, au rythme maximal de 16 t à l'heure (cela dépend du légume). L'investissement a été de 8 millions d'euros, selon le rapport d'activité du groupe. On y prépare et surgèle les épinards, petits pois, haricots verts, carottes ou poireaux, cultivés à proximité.
L'équipe française de Pinguin répond à 100 % des appels d'offres de la grande distribution ainsi que des freezer centers, du food service et des industriels. Quelque 30 % des nouveaux marchés aboutissent, selon l'évaluation de la chef de produits. Les appels d'offres auxquels elle répond portent sur les sachets de légumes IQF uniquement. Elle observe que les demandes évoluent peu, estimant que le prix compte pour environ 80 % du choix des distributeurs. « Des spécialistes de la distribution de surgelés comme les freezer centers sont moins regardants sur les prix quand ils cherchent des innovations de rupture », constate-t-elle.
Saturer les lignes, oui, mais seulement en monolégume
La décision économique de produire une MDD est d'autant plus probable que le produit est à valeur ajoutée. « Ce sont les purées de légumes, les poêlées et les légumes enrobés qui nous intéressent. Les légumes anciens aussi », confirme Géraldine Heyriès. L'intérêt de saturer les lignes de production ne vaut que pour les conditionne-ments en monolégume. Pinguin déploie par ailleurs ses installations de production en Belgique, au Royaume-Uni, en Pologne et en Hongrie, ce qui ouvre l'éventail des réponses aux appels d'offres grâce à la variété des terroirs, l'étagement saisonnier et les différences de coûts de production. La division commercialise annuellement un peu plus de 400 000 tonnes de légumes et préparations de légumes surgelés.