Perle du Nord reprend des couleurs
> Hugues Moilet, président du groupe Perle du Nord.
L « e marché de l'endive est en train de reprendre des couleurs », vient d'expliquer Patrick Petitpas, directeur général de Perle du Nord en présentant la campagne 2016-2017. Panels à l'appui, ce dernier pouvait affirmer que la chute inexorable de la consommation d'endives était désormais stoppée. « À la fin août 2016 et sur douze mois glissants, on serait même en légère progression », a-t-il rajouté. Les derniers panels démontrent que, sur l'ensemble des 27 millions de foyers français, « 400000 d'entre eux ont consommé de l'endive pour la première fois ou en ont reconsommée… ». Le taux de pénétration de l'endive s'établit à 75 % juste devant la salade 4e gamme. « Et nous ne sommes pas pour rien dans ce retournement de situation, notamment depuis que nous avons lancé en 2010 notre gamme d'endives à la pièce », affirme-t-il.
Une baisse de 8 c/kgAux commandes d'une structure qui commercialise près de la moitié des endives françaises, il espère pouvoir enfin tourner une des pages les plus sombres d'un légume qui doit malgré tout défendre sa place dans le rayon des fruits et légumes. Et, malgré une dernière campagne en demi-teinte pour l'endive française, Perle du Nord en a commercialisé 85 000 t (+2,4 %).
L'attractivité du groupe ne se dément pas : le potentiel de production de Perle du Nord s'est renforcé de 5000 t avec l'entrée de nouveaux adhérents durant les deux dernières campagnes. « C'est ce qui explique que, malgré une baisse de 8 c du kg, notre chiffre d'affaires est passé de 95 M€ à plus de 100 M€ en l'espace d'un an », explique Hugues Moilet, président du groupe leader. La montée en gamme de Perle du Nord n'est pas non plus étrangère à cette hausse de chiffre d'affaires, puisque les endives à la pièce en représentent désormais 40 % (35 % des volumes). Le groupe ne manque pas de projets. Perle du Nord accélère sur l'innovation, renforce encore un peu plus la qualité de ses produits en injectant 300000€ dans le contrôle qualité, et fait évoluer sa gamme.
Perle du Nord vient de lancer cette semaine son « Lab'Perle ». Cette structure informelle, « malléable » et collaborative, réunit professionnels du packaging, clients, salariés des organisations de producteurs, endiviers. Encadrée par Jean-Charles Cailliez, membre du conseil de recherche de l'Université catholique de Lille, elle va permettre d'enrichir la gamme. « Il s'agit de trouver des solutions pour répondre à des questions précises », a expliqué Marc-Henri Blarel, directeur général adjoint de Perle du Nord depuis un an. Le Lab'Perle devrait proposer trois gammes tests d'ici à la fin de l'année, préparant un lancement définitif pour septembre 2017.
« Nous travaillons actuellement à l'enrichissement de notre gamme », explique Hugues Moi-let. À la marque Perle du Nord, le groupe aimerait associer toute une gamme de légumes à côté de l'endive. L'arrivée dans le groupe de la coopérative Sipenord (Caëstre, 59) depuis le 1er juin 2016 devrait favoriser cette diversification. Désormais, Perle du Nord peut afficher une production de 6000 t de poireaux, très loin néanmoins derrière le Belge Reo, leader du produit (64000 t). L'arrivée de Si-penord, qui compense d'une certaine façon le départ de France Endives depuis le 1er septembre 2016, va permettre l'entrée de Perle du Nord dans le monde des fruits. Sipenord apporte 2 400 t de pommes et poires, avec une variété spécifique du Nord : la boskoop. « Mais nous ne sommes pas tout à fait prêts à franchir cette nouvelle étape.
Nous devons encore parfaire l'organisation de la production dans nos clubs produits réunis dans nos six OP », précise Hugues Moilet. Il explique : « être sur ce plan-là au même niveau que l'on était pour l'endive en 20082010 ».