Pays de la Loire : une ambition pour l'agroalimentaire
Deuxième région agricole de France avec ses 34 300 exploitations, la Région des Pays de la Loire est également la seconde pour les industries agroalimentaires, derrière la Bretagne. L'agroalimentaire, premier secteur industriel régional, comptait à fin 2011 près de 48 000 salariés dans les 1 052 établissements recensés dans la Région*. Relativement stable durant les dernières années, l'emploi dans les IAA représente 23 % des emplois industriels des Pays de la Loire. Le paysage industriel local est caractérisé par la présence de leaders d'envergure internationale (Lactalis, LDC, Terrena, Fleury Michon, Pasquier, Sodebo, Charal, Tipiak, Eurial…), entourés d'un important tissu de PME.
Les 230 entreprises agroalimentaires de plus de vingt salariés ont réalisé, en 2011, 11,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires (soit 8 % du chiffre d'affaires agroalimentaire français) et 1,9 milliard d'euros de valeur ajoutée (7 % de la valeur ajoutée nationale)*. Au sein de cet ensemble, la viande, le lait et la boulangerie-pâtisserie industrielle concentrent plus des trois quarts des emplois et de la richesse régionale.
Cette prépondérance d'industries de premières transformations, dans des activités à valeur ajoutée relativement faible, explique des performances inférieures à la moyenne nationale en matière de taux de valeur ajoutée, taux de marge et de productivité.
Diversification et qualitéMais, outre la diversité de ses productions (produits de la mer, fruits et légumes, vins en plus des secteurs dominants), l'agroalimentaire ligérien a plus d'un atout dans sa manche. La réactivité de ses dirigeants n'est pas le moindre. « Le secteur est conscient des difficultés liées à l'approvisionnement, au coût des matières premières, aux marges qui diminuent fortement. Il existe une volonté forte de l'industrie d'aller vers la diversification des produits, vers la qualité », observe Jean-François Thibault, président de la PRI (Plateforme régionale d'innovation) Cap Aliment.
Les Pays de la Loire figurent ainsi parmi les premières régions d'Europe en termes de signes de qualité, avec 138 labels Rouge (1/3 du chiffre d'affaires national), 39 AOC et 12 IGP. Cinq cents entreprises agroalimentaires et fournisseurs sont engagés dans des démarches de qualité. Le territoire compte 1 700 exploitations en agriculture biologique.
20 millions d'euros dégagés par le conseil régionalCe dynamisme entrepreneurial est accompagné par les politiques. Conscient de l'importance de cette filière clé pour l'économie locale, le conseil régional a dégagé, fin 2013, 20 millions d'euros pour soutenir l'emploi dans les secteurs agricoles et agroalimentaires. Souhaitant bâtir « un territoire pionnier pour l'alimentation de demain », l'institution va soutenir la construction expérimentale d'un « abattoir du futur ».
Ce volontarisme s'exprime aussi à travers la création de Cap Aliment, véritable tête de réseau de l'innovation dans le secteur des IAA. Porté par l'association régionale des industriels Ligeriaa ; le pôle alimentation et nutrition Ponan ; et l'Agence régionale Pays de la Loire Territoires d'innovation, Cap Aliment a vocation à resserrer les liens entre entreprises, chercheurs et enseignement supérieur.
Un centre de transfert de 2 200 m2 d'ici à 2015
Elle doit également suivre les vingt projets d'un plan régional ambitieux. Certains sont bien avancés comme la création d'une plateforme industrielle de hautes pressions, alternative à la pasteurisation. Un autre projet touche au développement de démarches collectives à l'international et à la mutualisation des bonnes pratiques. Les secteurs viande et boulangerie-pâtisserie répondant surtout à une demande nationale, le taux d'export global des IAA ligériennes reste deux fois moindre que celui observé en France (10 % contre 21 % *).
D'ici à 2015, Cap Aliment sera doté d'un centre de transfert de 2 200 m2 , qui rassemblera les forces vives de la filière régionale. La structure doit ensuite incuber un projet d'IRT (Institut de recherche technologique) agroalimentaire, fortement souhaité par les industriels. Cette structuration de la filière devrait apporter un soutien bienvenu aux nombreuses PME régionales qui « dégagent des marges faibles, consacrent une faible part du chiffre d'affaires à la R&D et sont peu habituées à travailler entre elles », remarque Jean-François Thibault.
* Agreste Pays de la Loire, décembre 2013.