Pâques agite le marché
La date assez précoce de Pâques a contribué à renforcer l'effervescence traditionnelle sur les marchés en vif puisque l'offre, encore réduite en mars, a été à peine suffisante. Les prix du vif se sont donc redressés après leur forte baisse de janvier, où les disponibilités avaient ponctuellement progressé, les abattages dépassant de 6 % leur niveau de l'an dernier. Or, la demande restait atone. Selon les données d'Agreste, la consommation de viande ovine en France a reculé de 4,6 % en 2015. En cumul annuel mobile à fin janvier, les achats des ménages pour leur consommation à domicile ont reculé de 10,3 %, d'après FranceAgriMer-Kantar World-panel. Ce ralentissement continu de la consommation s'est aussi traduit par un recul de 7,3 % des importations sur cette période.
Moins d'offre française, moins d'importContrairement au pic de janvier, l'offre française baisse globalement. En glissement annuel à fin janvier, les abattages français d'agneaux ont reculé de 0,73 % à 3,65 millions de têtes, selon Agreste. L'Institut de l'élevage constate en outre que le cheptel français continue de baisser. À 5,37 millions de brebis et agnelles saillies fin 2015, il affiche un recul de 2 % en un an. Ce qui augure d'une offre limitée cette année encore. Certes, l'après-Pâques pourrait être encombré par l'arrivée des dernières lacaunes et le marché être alourdi, d'autant plus qu'aucune opération promotionnelle n'est prévue dans les deux prochains mois. Mais à plus long terme, les opérateurs se disent assez sereins, d'autant plus qu'aucun afflux de marchandises britanniques n'est attendu cette année.