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Oeufs : réglementation européenne et importations ukrainiennes affolent la filière

Le CNPO, interprofession des œufs, interpelle le gouvernement alors que la souveraineté française est menacée par deux actualités concomitantes : la directive IED en cours de négociations et des risques d'arrivée massives d’œufs ukrainiens en France.

oeufs
IED et œufs ukrainiens : l'interprofession des œufs exhorte l'état à se réveiller pour la soutenir
© Erol Ahmed

A première vue, tout va bien pour les producteurs d’œufs. La consommation d’œufs bat des records, et les prix élevés du moment profitent à l’amont. Mais la filière donne l’alerte, s’inquiétant à moyen terme de deux actualités concomitantes de nature à donner un coup à la souveraineté alimentaire de la France en œuf.

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La réglementation européenne IED « totalement inadaptée »

Premier motif d’inquiétude, la directive IED actuellement en discussion à la Commission européenne. Les seuils de mises en application ont été abaissés et les élevages seraient concernés dès « 21 400 poules contre 40 000 actuellement soit un doublement du nombre d’exploitations impactées », explique le CNPO, qui estime que de nombreuses petites exploitations n’auront pas les moyens réaliser les investissements requis par la mise aux normes. 

Lire aussi : Le projet de révision de la directive IED soulève un tollé général

Alors que les opérateurs de la filière se plaignent régulièrement de la difficulté d’installer de nouveaux éleveurs, car les procédures sont lourdes et les investissements coûteux, de plus en plus avec l’inflation, cette directive donnerait un coup aux éleveurs déjà en place.

Bientôt davantage d’œufs ukrainiens en France ?

L’information affolait la filière depuis plusieurs jours, le CNPO en fait part à l’état, Avangard, le géant ukrainien de l’œuf ouvre plusieurs bureaux en France. Selon nos informations, un est opérationnel à Toulouse, un autre le serait très prochainement à Paris. Une commerciale ukrainienne, francophone, démarche les opérateurs français. Après la brutale chute des prix enregistrée cet été, en lien avec ces importations d’œufs ukrainiens et alors que le marché de l’œuf reste tendu, la filière s’inquiète d’une nouvelle arrivée d’œufs. 

Lire aussi : Pourquoi la folie de l’œuf ne profite pas à la conversion aux élevages alternatifs

Une concurrence déloyale de l’Ukraine

Mais c’est aussi sur le long terme que cette implantation inquiète. « Si les professionnels des Œufs de France soutiennent leurs homologues ukrainiens, ils ne peuvent cependant pas accepter la concurrence d’œufs à bas coût, non soumis aux mêmes contraintes que leurs produits et demandent le contrôle systématique par les autorités sanitaires françaises des œufs importés à l’identique des contrôles effectués sur les œufs français » écrivent-ils dans le communiqué. Pour rappel, la production d’œufs en Ukraine n’est pas soumise aux mêmes normes que dans l’Union, notamment sur les cages aménagées pour le bien-être des poules et l’alimentation sans farine animale. La filière réitère sa demande d’activer une clause de sauvegarde et le rétablissement des droits de douane.

Lire aussi : Œufs et volailles importés de Pologne : attention aux salmonelles, alertent les Britanniques

A noter, une bonne nouvelle, le Conseil d'État a rejeté la demande portée par plusieurs associations de défense du bien-être animal de retirer aux éleveurs la possibilité de réaménager des bâtiments de poules pondeuses.

 

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