Nouvelle attaque de Greenpeace France envers les lobbies de la viande
L’ONG Greenpeace France publie les résultats d’une nouvelle étude sur les lobbies de la viande. Après avoir étudié le discours des marques, ce sont les organisations professionnelles qui sont cette fois-ci dans le viseur de l’ONG.
L’ONG Greenpeace France publie les résultats d’une nouvelle étude sur les lobbies de la viande. Après avoir étudié le discours des marques, ce sont les organisations professionnelles qui sont cette fois-ci dans le viseur de l’ONG.
Après avoir publié une étude sur les techniques publicitaires des marques du secteur, Greenpeace France vient de publier un nouveau rapport sur les lobbies de la viande « une influence omniprésente et insidieuse ». L’enquête menée pendant un an s’est concentrée sur les quatre organisations centrales du secteur : l’interprofession bovine (Interbev), porcine (Inaporc), de volaille de chair (Anvol), ainsi que la fédération des industriels charcutiers, traiteurs et transformateurs de viandes (Fict).
Selon Greenpeace, ces organisations porteraient un discours commun qui irait de l’influence des lois, jusqu’aux bancs de l’école, en passant par les cabinets des médecins : « l’élevage industriel n’existerait pas en France et il ne serait pas nécessaire de réduire notre consommation de viande », une réalité que l’ONG estime « à l’inverse de l’état des lieux dressé par le Groupe d’experts du climat des Nations unies (GIEC) ».
L’association rappelle d’abord quelques chiffres de communication auprès des consommateurs :
- Le budget annuel d’Interbev compris entre 35 et 45 millions d’euros, dont les deux tiers dédiés à des pratiques d’influence (communication, publicité, lobbying, etc.)
- Le budget communication d’Inaporc devrait être de 2 millions d’euros cette année. « Parmi ces 2 millions, 500 000 à 600 000 euros seront dédiés à la sponsorisation… de bulletins météorologiques de France Télévision ! », s’étonne Greenpeace.
L’ONG évoque ensuite la sphère médicale, en mettant l’effort des interprofessions pour parler de la viande auprès des professionnels de la santé. Greenpeace parle notamment d’une brochure papier « apports en micro-nutriments. Quelles conséquences des régimes sans viande » développée par Interbev et envoyée à 6 000 diététiciens et diffusée lors de congrès de nutrition, ainsi que d’une brochure « santé : n’oubliez pas la viande » distribuée dans 7900 salles d’attente en 2016, touchant 22 millions de patients et 100% des villes de plus de 100 000 habitants touchés par l’opération.
Qui sont-ils ? Greenpeace a identifié 25 organisations clés du secteur qui défendent les intérêts de la viande : certaines sont généralistes, comme la FNSEA, d'autres sont spécifiques à ce secteur. Fortement interconnectées, elles forment un réseau d'influence tentaculaire. pic.twitter.com/rttMWj95f5
— Laure Ducos (@laure_ducos) January 25, 2022
Après avoir réalisé ces constats, Greenpeace France lance le 25 janvier, une pétition à l’intention du gouvernement, accompagnée d'un site Internet et émet plusieurs demandes :
- l’interdiction de toute intervention des organisations professionnelles dans les écoles : " c’est à l’Etat de prendre en charge la création d’outils pédagogiques de haute qualité et de financer des sorties scolaires dans des fermes pour valoriser les métiers agricoles tout en montrant les limites planétaires", selon Greenpeace.
- L’arrêt des financements publics des campagnes de communication en faveur de la consommation de viande, qui ne distinguent pas les modes de production : " les subventions dans le secteur de l’élevage doivent favoriser le développement d’élevages écologiques, en particulier français, issus de l’agriculture biologique, intensifs en emplois et à faibles densités animales".
- L’obligation de la mention parfaitement visible des initiateurs de toute communication au service d’intérêts privés, en particulier celles adressées aux enfants.
- L’attribution de fonds suffisants à la recherche publique sur les sujets de la consommation, de la production et de la transformation de viande, afin que des études indépendantes puissent être réalisées sur ce sujet.