témoignage
« Agri-Éthique a su faire évoluer son modèle », selon Ludovic Brindejonc, directeur général
« Le label Agri-Éthique fêtera ses dix ans en 2023. Si le nombre de produits labellisés ne cesse de grandir, avec aujourd’hui 518 références, nous estimons être à un tournant de notre démarche. Durant l’année écoulée, nous avons joué plus qu’un rôle de label, mais surtout un rôle d’accompagnateur et de médiateur entre les producteurs et les acheteurs pour qu’ils se parlent et s’entendent dans ce contexte inflationniste qui tendait les relations. Nous construisons nos prix sur les coûts de production de façon indépendante des prix de marché. Or, avec la flambée, il a fallu revoir notre méthodologie pour coller à la réalité du terrain. Cela été chronophage, on a fait 120 réunions en cinq mois afin de recréer du lien entre les acteurs ! L’inflation a chahuté l’activité du label, mais on souffle enfin depuis trois mois. Nous avons gagné énormément d’expérience.
L’un de nos axes de travail actuel est d’emmener nos partenaires vers une culture de l’impact environnemental avec des bonnes pratiques à atteindre. Nous avons passé un partenariat avec une société qui nous permettra de fournir aux producteurs un outil de diagnostic d’impact carbone. Il s’agit là d’une évaluation autonome de leur exploitation et d’identifier les leviers à soulever pour s’améliorer. L’outil n’oublie évidemment jamais la rentabilité économique de l’exploitation. Le but est de ne pas apporter un cahier des charges additionnel plus ou moins déconnecté du territoire, mais donner l’opportunité aux producteurs de s’engager dans la transition écologique avec des plans adaptés à leur exploitation. L’agriculteur doit être force de proposition dans le cadre d’une logique ascendante et non pas attendre un nouveau cahier des charges dans une logique descendante. »