Aller au contenu principal

L'offre française peu adaptée à la salaison


> Les salaisonniers pointent les problèmes de qualité hétérogène de l'offre française en jambon cuit.
Au moment où le Parlement européen se prononce en faveur de l'étiquetage du pays d'origine dans les viandes transformées, l'Institut technique du porc vient de publier une étude pour identifier les causes, dans l'industrie, du déficit commercial croissant en la matière.

Le constat est sans appel. Le déficit commercial français se creuse en viandes de porc. De 350 millions d'euros en 2013, il est passé à 400 millions l'an dernier. « La France a produit l'an passé 2,2 millions de tonnes de viandes de porc dont 1,554 million ont été orientées vers l'industrie de la salaison, le reste en viande, commente Paul Rouche, directeur-adjoint du Sniv-SNCP. 700 000 t ont été exportées et 600 000 t importées. » Mais ce qu'elle a exporté a moins de valeur que ses importations – jambons et poitrines désossés, etc.

Les instances patronales et syndicales le disent et le répètent depuis des années. Il y a des écarts de compétitivité-coût entre les principaux pays producteurs en Europe liés, en particulier, aux distorsions sur le coût du travail. Mais il y a aussi une forme d'inadaptation de l'offre française, a révélé en février une étude réalisée par l'Ifip, Institut technique du porc, et présentée aux Journées de recherche porcine à Paris.

Cette étude s'est fondée sur le bilan de la France sur son taux d'autoapprovisionnement (chiffres de 2012) pour les quatre principales pièces de porc (jambon, longe, épaule, poitrine). Des entretiens individuels ont ensuite été réalisés avec dix abatteurs-découpeurs de porcs, dix industriels de la charcuterie-salaison et cinq distributeurs représentatifs de la filière en taille et en implantation géographique.

Un tiers des jambons importé

La France consomme plus de jambon qu'elle n'en produit (80 % de taux d'autosuffisance) alors qu'elle est « excédentaire pour les autres pièces, notamment la poitrine (127 %) pour laquelle des débouchés valorisants à l'exportation sont indispensables », dit l'étude. Sur 671 000 t de jambons utilisées en France en 2012, principalement en transformation, plus du tiers ont été importées (36 % ou 245 000 t), principalement sous forme désossée et 17 % exportées.

L'Espagne est le principal fournisseur de l'industrie de la charcuterie-salaison en jambons. Ses entreprises ont mis en place des circuits d'approvisionnement de la France avec des jambons « triés pour respecter de manière très stricte les critères d'exigence des salaisonniers français : poids, pH, taux de jambons déstructurés quasi nul, épaisseur de gras ».

Manque de viandes de coche

Les industriels de la charcuterie-salaison disent avoir recours à l'importation en raison des problèmes de qualité « hétérogène » de l'offre française en jambon cuit. Et en jambon sec, par le manque de porcs lourds et gras sur le marché français. Enfin, les salaisonniers disent manquer de viandes de coche (truies de réforme exportées vivantes) dont ils ont besoin pour fabriquer rillettes et saucissons.

Des professionnels ayant participé à l'étude ont fait des préconisations. Entre autres, ils demandent aux distributeurs de réduire la diversité des viandes commandées. Ils réclament surtout que les relations contractuelles évoluent entre l'abattage-découpe et l'industrie de la salaison. Et que soit instaurée en France une filière du porc gras.

Les plus lus

Un abattoir accusé de faire chuter le prix du porc en France

Le prix du porc à Plérin continue sa chute pour la huitième semaine consécutive.  

carte de la vaccination fco au 30 aout 2024
FCO 3 : extension de la zone vaccinale, et appel à la vigilance de Marc Fesneau

En déplacement en Saône-et-Loire, Marc Fesneau a annoncé l’extension de la zone vaccinale volontaire et gratuite pour la FCO…

Cacao : les prix vont-ils connaître une nouvelle hausse à la campagne 2024-2025

La récolte 2024 de cacao du premier producteur mondial, la Côte d’ivoire, est pire que prévu. Pour le Ghana, second producteur…

planete terre avec des produits laitiers autour le tout en origami
Produits laitiers : Lactalis bat un record mondial avec son chiffre d’affaires 2023

La Rabobank publie son classement annuel des principaux industriels laitiers. En tête de liste, toujours Lactalis, suivi cette…

infographie sur la consommation de viande des Français
La volaille décolle, la viande de boucherie recule, la consommation des Français en infographie

Jamais les Français n’ont consommé aussi peu de viande de boucherie au vingt-et-unième siècle. Mais l’essor du poulet limite…

Volaille française : les 3 erreurs stratégiques que pointe la Cour des comptes 

La consommation de volaille décolle depuis 20 ans mais la filière n’en profite pas, c’est l’importation qui alimente la hausse…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio