LMH : Que dites-vous des 20 % restants des coûts de production ?
E. M. : Notre industrie est très capitalistique ; une ligne d'embouteillage coûte 15 millions d'euros. Il faut compter aussi sur les investissements immatériels pour se différencier : marketing, optimisation logistique…, de l'audace aussi pour nous projeter dans les attentes des consommateurs. Nous faisons la différence par l'emballage, la supply chain, les contraintes de production, les façons de faire, comme n'acheter que du lait français, avoir un comportement éthique envers nos collaborateurs. L'innovation nous sert à montrer autre chose. Ce qui est dommage est que les distributeurs ne se donnent pas les moyens de réussir les innovations. Il y a des exceptions : Monoprix, qui a développé une filière de fermes laitières sélectionnées ; Auchan, qui a fait le choix du lait Centre Val de Loire ou encore Système U, qui est allé jusqu'à faire de la publicité pour son lait bio à la télé.