Les prix des vaches se stabilisent, encore de la pression en laitières
Le marché des vaches s’affiche à deux vitesses. D’un côté les laitières, plombées par les importations, de l’autre les allaitantes, qui résistent mieux.
Le marché des vaches s’affiche à deux vitesses. D’un côté les laitières, plombées par les importations, de l’autre les allaitantes, qui résistent mieux.
A 5,18 €/kg en semaine 20, le prix moyen pondéré des gros bovins s’est stabilisé, selon les données de FranceAgriMer. Mais derrière cette reconduction se cachent de nettes disparités.
Les prix vaches laitières sous la pression des importations
Les prix des vaches laitières O ont certes repris 3 centimes en semaine 20, mais c’est après avoir baissé de 19 centimes depuis début avril. Même tendance au léger rebond pour la vache lait P, dont le prix est repassé sous son niveau de l’an dernier début mai.
En cause, la pression des importations, notamment polonaises. La cotation française est encore largement au-dessus des autres références européennes ce qui conduit à un flux d’importation, en grande partie destinées à la restauration hors foyer et pour la transformation mais qui commence à se voir en grande surface sous des étiquettes de luttes contre l’inflation.
Pourtant les abattages français restent modérés, d’autant plus qu’ils ont été perturbés par les fériés. Ainsi, selon les remontées Normabev auprès d’Interbev, les abattages de vaches laitières reculaient de 10,6 % sur les semaines 17 à 20 par rapport à la même période de l’an dernier, moins riche en fériés, avec même une chute de 17,9 % pour la semaine de l’Ascension. Un rattrapage n’est donc pas à exclure ces prochains jours. Néanmoins, la situation ne va pas brutalement se renverser, puisque le nombre de vaches laitières dans les troupeaux était toujours en net recul par rapport à l’an dernier en avril.
Les prix vaches allaitantes résistent mieux
Les prix des vaches de qualité supérieure ont connu une petite baisse après leur traditionnel pic de Pâques. Néanmoins ils semblent se stabiliser depuis. La demande n’était pas des plus toniques d’après les opérateurs qui regrettaient un manque d’ensoleillement qui a fait tarder les Français à ressortir les barbecues. Mais l’offre était très limitée, là encore avec des abattages en fort repli (-12,6 % sur les semaines 17 à 20 par rapport à la même période de l’an dernier). Pour l’Idele cette chute des abattages est liée à une stratégies des éleveurs qui ont peu de génisses dans les troupeaux et gardent donc leurs vaches.
En jeunes bovins, baisse saisonnière modérée
De leur côté, les prix des jeunes bovins n’ont pas échappé à la baisse saisonnière et continuent de s’effriter doucement. Le JB Viande R (hors Bl/Parth) a perdu 1 centime la semaine dernière, ce qui l’amène à 2,31 €/kg, ce qui réduit l’écart avec son niveau de la même période de l’an dernier à seulement 16 centimes (+3,1 %), mais reste 40 % au-dessus de la même période de 2021. Les abattages sont un peu moins en retrait dans cette catégorie, à -4 % sur les semaines 17 à 20 par rapport à la même période de l’an dernier.
Une consommation à la peine
Du côté des achats des ménages, la baisse des volumes continue, comme l’illustre les données Iri et Nielsen traitées par Interbev qui rapportent une hausse des ventes en valeur de seulement 0,4 % sur les semaines 16 à 19 comparées à la même période de l’an dernier, alors que les prix ont augmenté davantage.