Souveraineté alimentaire
Les légumes secs prennent du poids en France
Si la consommation de légumes secs augmente en France, les filières de production gagnent en importance, dans le but d’atteindre la souveraineté. Les secteurs lentilles et pois chiches se portent bien, celui des haricots est en retard.
Si la consommation de légumes secs augmente en France, les filières de production gagnent en importance, dans le but d’atteindre la souveraineté. Les secteurs lentilles et pois chiches se portent bien, celui des haricots est en retard.
Les légumes secs confirment leur ascension, après une année 2019 où la consommation totale française en volume a atteint 110 000 tonnes. Le contexte sanitaire leur a été bénéfique, avec une augmentation très forte en 2020, toutefois pas encore définitivement chiffrée, dont une croissance des légumes secs bios qui affiche 30 %. Pour répondre à cette demande croissante, la production nationale se développe, répondant ainsi à la politique de souveraineté alimentaire. Selon les différentes familles de légumes secs que sont les lentilles, fèves, pois chiches, pois et haricots, les filières en sont à des stades plus ou moins avancés. « Il y a de très grosses progressions de cultures de lentilles et de pois chiches », note Alexandre Cherki, président de la Fédération nationale des légumes secs (FNLS), à l’occasion d’une visioconférence lors de la journée mondiale des légumes secs du 10 février 2021.
Aujourd’hui, la lentille est le légume sec le plus consommé en France, représentant 50 % du total, mais aussi celui à être le plus produit, avec 37 500 hectares de surfaces en 2019. En 2015, la France ne comptait que 17 000 hectares de cultures de lentilles. « Nous continuons à importer des lentilles blondes, mais sommes autosuffisants en lentilles vertes. Celles-ci représentent 90 % de la consommation totale de lentilles. Elles ont néanmoins un défaut : elles ne s’exportent pas bien », précise Alexandre Cherki. Les légumes secs ont également la cote auprès des producteurs. « Beaucoup veulent s’y lancer, car ces cultures s’insèrent bien dans les rotations. Les lentilles fixent l’azote dans le sol. Mais cette production n’est pas si simple », ajoute-t-il. Celle-ci demande beaucoup d’accompagnement, nécessite des investissements autour de 50 000 euros par centre de collecte. Ses rendements ne sont par ailleurs pas constants.
La France exporte des pois chiches maintenant
Après la relance de sa culture il y a dix ans, la filière pois chiches se porte également bien. Celle-ci comptait 36 700 hectares en 2019, contre 32 000 hectares en 2018 et 19 500 hectares en 2017. « La France est à l’heure actuelle autosuffisante en pois chiches, à l’exception des produits pour les marchés ethniques, indique Alexandre Cherki. Ceux-ci demandent des pois chiches entre 10 et 12 mm, trop techniques à produire en France, où les calibres se situent entre 7 et 9 mm. La France est même devenue exportatrice de pois chiches. » Entre 7 000 et 8 000 tonnes de pois chiches sont exportées chaque année.
La filière haricots en retard
La filière haricots française (hors haricots verts) est le mauvais élève du secteur des légumes secs, ne produisant que 10 à 12 % de la consommation française. « Nous sommes très en retard sur les haricots. Nous importons beaucoup de haricots blancs des États-Unis et du Canada pour nos cassoulets. Nos haricots de couleur proviennent majoritairement d’Argentine, des États-Unis et du Canada. Sur cette catégorie, la production française correspond à 7 ou 8 % de la consommation totale », explique Alexandre Cherki.