Les États-Unis affolent l'Europe
L'affolement a gagné le marché européen de l'œuf la semaine dernière. Les prix ont fortement progressé, malgré la fin de mois et les récents jours fériés, du fait d'une agitation du marché mondial. La grippe aviaire, qui sévit aux États-Unis et s'intensifie depuis avril dans les régions productrices d'œufs (Iowa), aurait entraîné fin mai l'abattage de 8 et 10 % des effectifs de poules pondeuses, selon les estimations. Or, la demande reste tonique. Le manque d'œufs est criant, tirant les prix américains vers le haut, y compris sur la scène internationale. Les principaux clients des États-Unis cherchent à se couvrir en œufs et ovoproduits sans risque sanitaire et à prix attractifs. Deux critères auxquels répond l'Union européenne, qui profite d'une parité euro/dollar favorable et d'une offre large.
L'Europe doit rester prudenteSi la baisse de l'offre américaine peut se poursuivre à court terme, il semble peu probable qu'elle s'inscrive dans le temps. Les États-Unis auront à cœur d'endiguer l'épizootie et retrouver leur compétitivité. Pour Christian Marinov, directeur du Comité national pour la promotion de l'œuf, « certains observateurs américains estiment que la baisse de la production ne devrait pas durer plus de trois ou quatre mois. Déjà certains élevages touchés remettraient des poulettes en place ». Une partie de la filière européenne appelle donc à la prudence, craignant que l'actuel sursaut de la demande mondiale ne se traduise par une vague de spéculation et à terme une hausse de l'offre communautaire, alors même que l'Europe demeure en situation de surproduction structurelle.