Transition écologique
Les emballages en plastique veulent évoluer vers une économie circulaire
L’enquête annuelle d’Elipso de 2020 sur les emballages plastique montre une mobilisation de la filière vers plus d’économie circulaire avec 77 % des engagements volontaires d’incorporation de matière recyclée déjà atteints.
Elipso, association représentant les fabricants d’emballages plastique en France, a mené une enquête sur l’engagement du secteur dans l’économie circulaire en 2020. Plus de 60 % des adhérents ont répondu à cette enquête présentée le 1er juin. Ces entreprises représentent plus de 1 million de tonnes d’emballages plastique produits, soit environ la moitié des emballages plastique mis sur le marché français, destinés à 50 % d’emballages ménagers et 50 % d’emballages industriels-commerciaux.
Parmi ces répondants, 75 % proposent un renouvellement de leur offre d’emballages plastique pour atteindre les objectifs de la loi Agec. Cela démontre l’accélération de cette volonté d’agir vers plus d’économie circulaire avec des emballages recyclables, incorporant du recyclé, en biosourcé, réemployables et compostables. « Nous devons démontrer que les plastiques usagés sont des ressources à valoriser afin de lutter contre la pollution par les emballages sauvages », indique Christian Théry, président d’Elipso lors de la présentation de l’enquête.
Des objectifs de transition écologique réalistes
En 2020, 340 000 tonnes de plastiques sont entrées dans l’incorporation de matière recyclée. L’objectif d’intégration de 440 000 tonnes de matières recyclées en 2025 est déjà atteint à 77 %. L’enquête a indiqué que 70 % des industriels interrogés font évoluer leurs emballages en mono-résine pouvant intégrer une filière de recyclage. Pour 50 %, ils observent une demande accrue et, donc, une volonté d’aller vers des emballages biosourcés et/ou compostables et 50 % proposent une gamme d’emballages réemployables. Tout cela demande de l’investissement et de l’innovation.
Investissement et critères d’innovation
Le prix reste le premier critère d’achat du packaging, suivi par sa performance technique et la sécurité sanitaire. Le dernier critère continue de progresser, il s’agit des critères environnementaux. Les entreprises ont une réelle volonté d’innovation pour répondre aux attentes des clients avec en première ligne l’incorporation de produits recyclés, la recyclabilité des emballages et l’allègement de leur composition. Environ 6 % du chiffre d’affaires est consacré à l’innovation. Les trente répondants cumulant un montant de 150 millions d’euros d’investissement démontrent la conviction des entreprises dans cette transformation industrielle.
Le secteur résiste plutôt bien à la crise
La majorité des entreprises a fait preuve d’agilité et d’innovation pour faire face à la crise sanitaire, à la persistance du « plastic bashing » et pour assurer les commandes de leurs clients sans interruption. En effet, 75 % des sondés affichent une résilience à la crise, tandis que 25 % déclarent une baisse de leur activité principalement sur la restauration et la vente à emporter.
« Globalement, le secteur résiste plutôt bien à la crise, avec une forte disparité dans les performances des différentes entreprises. Parmi les adhérents interrogés sur le prolongement de la crise en 2021, 57 % des répondants anticipent une baisse de leur activité » , souligne Christophe Rossé, trésorier d’Elipso.
Des freins persistants à dépasser
Le cadre législatif national et européen reste flou et ralentit l’innovation circulaire, notamment sur l’articulation du décret 3R et le projet de loi Climat. Le cadre réglementaire limite certaines utilisations comme l’aptitude au contact alimentaire des matières recyclées. Le développement des circuits de collecte et de recyclage pour tous les emballages est encore insuffisant. Pour lever ces freins, la recherche, le plan de relance et l’extension des consignes de tri pour augmenter le recyclage sont des outils mobilisés.