« Les bactéries résistantes sont partout »

Dominique Balloy, Président de la commission aviaire de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires.
LMH : L'UFC Que Choisir a trouvé des bactéries résistantes aux antibiotiques sur les poulets du commerce. Quel crédit accordez-vous à cette étude ?
Dominique Balloy : Les résultats publiés ne sont pas dérangeants au regard des études de l'Anses. À la nuance près que la méthodologie n'est pas assez précisée et que l'échantillon pris n'est pas important. On ne peut nier la présence de bactéries résistantes, elles sont partout y compris dans la viande de volaille. C'est l'héritage des cinquante années passées. Le dénombrement des bactéries est toujours en dessous des critères d'hygiène et les résistantes sont encore diluées dans cette population présente. Cela ne veut pas dire qu'on les accepte.
LMH : Comment la situation peut-elle s'améliorer dans la volaille ?
D. B. : Le traitement se fait sur diagnostic et par prescription. Dans le cas de la volaille, il est facile d'apporter trois ou quatre animaux malades pour réaliser un antibiogramme, qui permettra de déterminer le bon antibiotique. On le fait de plus en plus. Il y a de plus en plus d'alternatives aux antibiotiques et l'avantage de l'élevage de volaille, c'est la rotation. Le vide sanitaire remet à zéro le site sur le plan bactérien. La lutte contre l'antibiorésistance passe aussi par le consommateur, il doit cuire la volaille et ne pas contaminer des produits cuits avec des produits crus.