Comment l’entreprise Charles et Alice réduit sa consommation d’eau
Le spécialiste des desserts aux fruits a réussi à diviser sa consommation d’eau par quatre, entre 2003 et 2018, et entend bien la réduire encore dans les mêmes proportions d’ici à 2027. « Nous n’avons pas attendu pour agir », se félicite Fabien Ployon, directeur industriel, qui a témoigné lors d’une conférence de l’Agence de l’eau.
Le spécialiste des desserts aux fruits a réussi à diviser sa consommation d’eau par quatre, entre 2003 et 2018, et entend bien la réduire encore dans les mêmes proportions d’ici à 2027. « Nous n’avons pas attendu pour agir », se félicite Fabien Ployon, directeur industriel, qui a témoigné lors d’une conférence de l’Agence de l’eau.
Mardi 3 octobre, au centre des congrès de Lyon, l’Agence de l’eau organisait une journée de colloque au titre évocateur : « Ça chauffe, économisons l’eau ! » Parmi les témoins de la journée, Fabien Ployon, directeur industriel de l’entreprise Charles et Alice, a tenu à faire partager son expérience d’acteur du territoire engagé.
« Être exemplaire en matière environnementale, c’est dans l’ADN de Charles et Alice, se félicite Fabien Ployon, en poste depuis 2017. Quand vous fabriquez des desserts à base de fruits, la consommation d’eau devient également un enjeu économique et de pérennité. » Charles et Alice est le grand spécialiste des desserts aux fruits, dont une grande partie est à base de pommes achetées en majorité en local. L’entreprise compte un site de production à Allex (Drôme) et un site industriel à Monteux (Vaucluse). « Nous avons également une gamme bio et une gamme de produits végétaux à base de lait de coco », explique Fabien Ployon.
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Charles et Alice emploie environ 78 personnes et a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros.
Un partenariat avec l’Agence de l’eau
En France, on consomme chaque année près de 200 000 tonnes de compotes ; Charles et Alice représente environ 25 % du rayon frais. L’entreprise achète plusieurs dizaines de milliers de tonnes de pommes, dont la majorité auprès de producteurs du Sud-Est. Dans l’usine, 1 tonne de pommes représente 2,5 mètres cubes d’eau, soit 2 500 litres. Une consommation importante, dont l’industriel a eu conscience dès 2003. « À cette époque, tout le monde pensait que l’eau était une ressource inépuisable et on laissait les robinets ouverts. En 2018, il y a eu une sécheresse qui a poussé les acteurs politiques à prendre des mesures pour limiter la consommation. Et en 2022, la France a connu des épisodes de sécheresse catastrophiques. Mais dès 2003, notre président-directeur général, Thierry Goubault, a mis des choses en place. En quinze ans, notre consommation d’eau a été divisée par quatre », retrace Fabien Ployon.
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Des investissements ciblés
Chez Charles et Alice, l’eau intervient dans quatre étapes de production : le lavage des fruits, la pasteurisation par chauffage, le refroidissement et le pompage pour la lubrification des systèmes de production. Accompagnée par l’Agence de l’eau, l’entreprise a pris des initiatives pour tâcher d’optimiser l’utilisation de l’eau à chaque étape. « Pour commencer, il a fallu identifier nos principales utilisations, et nous avons acheté des capteurs compteurs que nous avons placés sur chaque cuve. Ensuite, pour chaque étape, nous avons réfléchi à mieux utiliser l’eau. Pour la partie refroidissement, réalisée à partir d’aspersion d’eau froide, nous avons mis en place un système pour récupérer le surplus d’eau et la réutiliser. Même chose pour nos pompes à anneaux liquides pour lesquelles l’eau sert à faire l’étanchéité. Pour ce seul poste, nous avons économisé 70 % de l’utilisation de l’eau. Puis, Nous avons installé un système de filtration sur les laveuses de fruits afin de recycler l’eau pour le nettoyage des sols », détaille Fabien Ployon.
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Cette politique fait l’objet d’investissements ciblés représentant, en tout, quelques centaines de milliers d’euros. Depuis son témoignage à la conférence de l’Agence de l’eau, Fabien Ployon se tient à la disposition d’autres chefs d’entreprise et responsables industriels qui auraient les mêmes problématiques.