Le marché du colza au plus haut
L'indice des prix du Conseil international des céréales (CIC), qui suit également les marchés des oléagineux, marque une hausse de 8 % sur le mois dernier pour atteindre un niveau plus ou moins égal à celui de la même époque un an plus tôt, en raison des conditions météorologiques adverses au Brésil et en Argentine. La météo, très pluvieuse dans certaines régions agricoles et sèche ailleurs, ampute la récolte de soja du Brésil, selon des estimations publiées le 3 mars. Et ce, alors que le pays comptait cette année dépasser les États-Unis et devenir le premier producteur mondial. Dans l'État du Mato Grosso, première région de production, « il y a beaucoup de problèmes de champs inondés, de sol saturé d'eau, de grains germant dans les gousses et de lots de grains avariés », décrit dans un communiqué le cabinet d'analyse AGRural, qui estime que 39 % de la surface de soja du pays a été moissonnée. Dans le sud du pays, c'est au contraire la sécheresse qui affecte la productivité. Les aléas climatiques ont poussé le cabinet Safras & Mercado à diminuer de 6,2 % son estimation de récolte nationale. La production brésilienne de soja devrait totaliser 86,144 Mt en 2013-2014, soit 5 % de plus que la récolte antérieure. Le 24 janvier la prévision était de 91,805 millions de tonnes.
Malgré les récentes inquiétudes liées à la météo, la production mondiale de soja devrait selon le CIC croître de 5 % en 2013/14, à un pic de 284 Mt, impulsée par des récoltes exceptionnelles chez tous les principaux exportateurs. Compte tenu de la fermeté de la demande, les stocks cumulés de fin de campagne ne devraient afficher qu'une modeste augmentation.
Les échanges devraient croître de 12 % d'une année sur l'autre, sous l'effet de la fermeté de la demande chinoise.
Dans le sillage du pétroleLe colza, s'il réagit au contexte haussier du soja, est également propulsé vers le haut par ses propres fondamentaux. En ce début de semaine il s'inscrit dans le sillage du pétrole. Les tensions autour de l'Ukraine et de la Russie pour la Crimée, si elles affectent les bourses des valeurs et les poussent à la baisse, ont un effet inverse sur le pétrole, l'or et plus globalement les matières premières. Le colza réagit à la forte hausse des cours du palme, conséquence des conditions sèches qui règnent en Malaisie. Le marché après avoir rompu la barre des 400 €/t culmine en ce début de semaine à 408 €/t en fob Moselle pour du disponible, mais les cours sont nominaux et les affaires sont rares. Sur le Matif, les cours progressent également y compris sur des échéances plus lointaines.