Bien-être animal
Le LIT Ouesterel est opérationnel
Les professionnels de l’élevage se mobilisent pour faire du Grand Ouest un territoire du bien-être et de la santé des animaux d’élevage. Leur véhicule, le LIT Ouesterel a été lancé au cours du dernier Space, à Rennes.
Lancé en 2016 par le ministre de l’Agriculture d’alors, Stéphane Le Foll, l’idée d’un laboratoire d’innovation territorial (LIT) sur l’élevage durable en Bretagne a fait du chemin. Ce LIT « Ouest territoires d’élevage » (Ouesterel) annoncé au Space à Rennes en 2017 vient de se créer en association, au cours de la dernière édition de ce même salon.
Au pilotage, l’Inra et les groupes coopératifs Triskalia et Terrena avec le soutien des Régions Bretagne, Pays de la Loire et Normandie. Et derrière eux, une quarantaine d’acteurs des filières agricoles et agroalimentaires de Bretagne, Pays de la Loire et Normandie, des opérateurs économiques, les chambres d’agriculture, des instituts techniques et de recherche, universités, sociétés de services, ONG et associations de représentants de consommateurs et de citoyens.
Le travail d’expérimentation a déjà commencé
Leur objectif s’inscrit totalement dans les attentes de la société : coconstruire et expérimenter des solutions en faveur du bien-être, de la santé des animaux et des conditions de travail dans les élevages, chez les transporteurs et dans les abattoirs pour réconcilier élevage et société.
La naissance de l’association va accélérer le processus. « Le travail d’expérimentation a déjà commencé dans les trois territoires pilotes : les communautés de communes du Kreiz Breizh (Bretagne), du Pays d’Argentan, d’Auge et d’Ouche (Normandie) et du Pays d’Ancenis (Pays de la Loire) », explique Hervé Guyomard, directeur scientifique agriculture de l’Inra.
La première étape du LIT Ouesterel a consisté à élaborer un référentiel partagé « bien-être et santé des animaux d’élevage » en poulet de chair, porc et vache laitière. Normalement opérationnel en fin d’année, il permettra de classer les 2 800 exploitations des trois bassins en fonction de leurs avancées en matière de réduction d’antibiotiques, amélioration des conditions de travail, etc. Il fera aussi office de grille de lecture « bien-être » sur les produits de ces filières animales pour informer les consommateurs.
2 800 exploitations classées selon un référentiel
« Nous avons pour objectif à ce que la moitié des agriculteurs des territoires soient au niveau 3 dans dix ans », poursuit Hervé Guyomard, également premier président de l’association LIT. La seconde étape passera par la diffusion d’innovations zootechniques (changement de pratiques et de systèmes d’élevage), biologiques, sanitaires, technologiques (objets connectés, intelligence artificielle…) et organisationnelles.
Ce laboratoire autorise toutes les innovations. Comme cette application de l’Itavi (EBENE) qui identifie les bonnes pratiques en matière de bien-être animal en volaille de chair, les algorithmes de la start-up bretonne Copeeks qui analysent toutes sortes d’informations pour assister l’éleveur – images des animaux pour détecter des pathologies, mesures de capteurs d’ambiance dans le bâtiment, etc.
Pour Triskalia, qui affiche sa volonté d’être le leader de l’agroécologie dans les prochaines années, son engagement dans le LIT Ouesterel va lui permettre d’accélérer dans la mise en œuvre de filières valorisantes répondant aux attentes sociétales.
Carrefour rejoint le LIT
Carrefour a rejoint le LIT Ouesterel pour « donner aux consommateurs l’information du niveau de bien-être animal sur l’ensemble de ses marques », a-t-il indiqué au Space, le 12 septembre. « Le bien-être animal est un sujet complexe qui nécessite le consensus entre toutes les parties », a expliqué Séverine Fontaine, directrice qualité et développement durable boucherie et poisson du distributeur. À terme, a-t-elle ajouté, on peut imaginer que « les produits sous Filière Qualité Carrefour soient au niveau 5 du référentiel ». Carrefour a déjà décidé d’arrêter la commercialisation d’œufs issus de poules en cage en 2020, de développer des élevages de volaille de chair avec jardin d’hiver et de porcs élevés en plein air pour sa marque Reflets de France.