Le label MSC peut encore progresser en France
Malgré la progression de l’offre de produits de la mer certifiés MSC dans les rayons, le consommateur français peine encore à intégrer la durabilité dans ses critères d’achat selon une étude GlobeScan.
La labellisation MSC progresse dans le monde, mais pourrait encore gagner du terrain en France, d’après les résultats d’une étude GlobeScan pour MSC. Selon le Marine Stewardship Council (MSC), organisation à but non lucratif délivrant cette certification de pêche durable, 298 pêcheries étaient certifiées dans le monde (représentant 10 % des captures mondiales) et 85 en cours d’évaluation, à fin août 2016. En France, 9 pêcheries sont certifiées : le lieu noir de la mer du Nord, la sardine de bolinche de Bretagne Sud, le homard du Cotentin et de Jersey, le cabillaud et l’églefin d’Arctique Nord-Est, la légine de Kerguelen, le merlan bleu d’Atlantique Nord-Est, le hareng de Manche Est et mer du Nord, la sole de Manche Est et mer du Nord et la crépidule de la baie de Cancale. La pêcherie du bulot de la baie de Granville est en cours d’évaluation.
À l’aval, 130 entreprises de transformation ou de distribution sont certifiées MSC dans l’Hexagone. Ce qui donne quelque 1 300 produits de la mer estampillés du logo au poisson bleu disponibles en magasins, comme des boîtes de sardines de Bretagne de Connétable, des filets de cabillaud de Carrefour, du cabillaud surgelé Picard ou du tarama de Blini. Face à cette offre non négligeable, comment se comporte le consommateur français plutôt friand de produits de la mer ?
La durabilité, 7e critère d’achat
Selon une étude GlobeScan réalisée en ligne en 2016 dans 21 pays (dont la France auprès de 612 personnes), si 8 Français sur 10 reconnaissent que la sauvegarde des océans passe par une consommation des produits de la mer durables, cette prise de conscience ne se concrétise pas encore dans les comportements d’achats. La durabilité n’arrive dans les déclarations qu’en 7e position des critères d’achat des Français pour les poissons loin derrière la fraîcheur, le goût, sa caractéristique sauvage. En revanche, ce critère se situe avant le prix et la marque. Fait rassurant pour MSC : 69 % des Français interrogés affirment « être prêts à opter pour un autre type de poisson s’il est plus durable ».
30 % de taux de notoriété
Pour autant, si l’offre a largement progressé en France – 1 300 produits labellisés contre une centaine lors de l’ouverture du bureau en 2009 –, le label MSC pèche encore par manque de notoriété. 6 Français sur 10 disent ne pas faire attention aux produits labellisés lorsqu’ils font leurs courses. Et le taux de notoriété du label MSC atteint 30 % en France contre 37 % de moyenne mondiale, mais loin derrière les taux enregistrés de 71 % en Suisse, 61 % en Allemagne, 59 % en Autriche, 51 % en Suède, et même 44 % aux Pays-Bas.
Pour combler ce retard en France, l’association MSC cherche à mieux informer le consommateur via sa campagne numérique « des pêcheurs sachant pêcher » et met à disposition des internautes un moteur de recherche référençant plus de 21 000 produits de la mer portant le label dans le monde, par espèce, pays de vente et conditionnement.