L'approvisionnement reste délicat
Selon l'Institut de l'élevage (Idele), le panel Iri-Cniel fait état d'un recul de plus de 3 % des ventes de fromages de chèvre sur les huit premiers mois de l'année, « quasi exclusivement du fait du manque de produits dans les rayons ». Les bûchettes affinées seraient les plus affectées (-6 %), alors que la tendance serait au maintien des volumes pour les autres fromages affinés et à la hausse (+4 %) pour les produits sous appellation d'origine protégée. Pour l'Idele, « dans la situation d'offre déficitaire que traverse aujourd'hui la filière, les transformateurs ont réorienté leurs fabrications vers les produits les mieux valorisés », au détriment des bûchettes premier prix ou sous marque de distributeur, largement produites en temps de surproduction.
Reprise plus franche de la collecteLes difficultés d'approvisionnement des industriels restent liées à une collecte laitière toujours limitée bien qu'en reprise depuis le printemps, et ce malgré un prix du lait aujourd'hui plus rémunérateur. Comme le souligne l'Idele, « si le prix de base a dépassé de près de 10 % son niveau de 2009, il n'a toujours pas compensé le retard accumulé par raport à l'évolution des prix des charges ». À près de 116 depuis janvier (base 100 en 2010), l'indice des prix d'achat des moyens de production agricole dépasse de 16 % son niveau de 2009. Depuis septembre, toutefois, le rebond de la collecte s'accélère et semble en mesure de se prolonger, sous l'effet conjugué de nouvelles hausses de prix du lait et d'une détente des coûts de production. De quoi laisser espérer aux industriels un peu plus de matière première en 2015.