Produits laitiers
Laits liquide et infantile, en fer de lance
Les sept premiers mois de 2018 affichent des performances exportatrices des produits laitiers en berne, à l’exception des laits liquide et infantile.
Les sept premiers mois de 2018 affichent des performances exportatrices des produits laitiers en berne, à l’exception des laits liquide et infantile.
De janvier à fin juillet 2018, le numéro un des exportations de produits laitiers français, le fromage, a vu ses volumes commercialisés à l’étranger reculer de 1 %. À l’inverse, les importations de la France ont augmenté de 6 %, tous types de fromages confondus. « La fabrication française est peu orientée sur les segments les plus dynamiques. Il y a plutôt une forte demande pour des fromages ingrédients, notamment pour les pizzas. Et la France n’est pas très forte sur ce type de produit et perd des parts de marché, y compris en Europe », explique Antoine Auvray, chargé de mission au service économique du Cniel (l’interprofession laitière). « Nous ne sommes pas au niveau de l’Allemagne, par exemple. La France exporte davantage de fromages à pâte molle, pressée ou des fromages frais », développe-t-il.
Ingrédients : la France n’est pas très forte
Si l’on ne considère que les pâtes molles, les exportations françaises augmentent progressivement depuis 2013 pour atteindre 178 793 tonnes fin 2017. À l’inverse, les pâtes pressées ont plutôt tendance à voir leurs exportations diminuer pour passer de 122 413 tonnes en 2013 à 106 548 tonnes en 2017. De manière générale, sur ses sept premiers mois 2018, les différents segments des produits laitiers ont plutôt subi une baisse de leur exportation. C’est le cas pour le beurre (conditionné, -5 % ; vrac, -2 %), la crème (conditionnée, -12 % ; vrac, -10 %), les yaourts (-7 %), les spécialités laitières à tartiner (-4 %) ou encore la poudre de lait entier (-15 %). « Sur la matière grasse comme le beurre ou la crème, la baisse des exportations est réelle depuis quelque temps déjà, en raison du manque de matières premières et d’une demande intérieure importante. En 2017, il y avait déjà une baisse », souligne Antoine Auvray.
La Chine, moteur des exportations de laits liquide et infantile
Dans ce tableau peu réjouissant, quelques exceptions confirment la règle. En se tournant du côté du lait infantile, des boissons lactées ou du lait liquide conditionné ou vrac, les courbes sont plutôt à la hausse. Sur les sept premiers mois de 2018, les exportations de boissons lactées ont augmenté de 37 %, mais elles ne représentent que 17 447 tonnes en volume. Celles du lait liquide vrac, beaucoup plus importantes, ont progressé de 15 % à 336 934 tonnes et en conditionné de 1 %. Ce dernier chiffre pourrait peut-être être imputé au contrat signé sur des briquettes de lait avec le groupe chinois Synutra par Candia et Maîtres laitiers du Cotentin. Au vu de la tournure de ce partenariat, les chiffres seront peut-être révisés à la baisse à la fin de l’année.
Concernant le lait liquide vrac et le lait infantile, la Chine reste un des moteurs des exportations françaises. « Sur le lait infantile, la France est toujours le troisième acteur européen depuis 2013 en Europe, derrière les Pays-Bas et l’Irlande. Mais, la Chine est un marché en plein développement. Entre 2016 et 2017, les exportations françaises en Chine de lait infantile ont explosé pour passer de 95 millions d’euros à 300 millions d’euros en valeur et de 150 000 tonnes à 470 000 tonnes en volume », conclut Antoine Auvray.