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L’abricot, un fruit encore en devenir

L’abricot français fait son retour cette année, sur le marché intérieur mais aussi avec des ambitions à l’export. L’idée des producteurs et metteurs en marché est d’étaler la saison jusqu’à septembre. En prenant soin de ne pas négliger la qualité gustative.

L’annonce d’une progression de 115 % de la production d’abricots en France a semé le trouble chez certains opérateurs, à quelques semaines du démarrage de la campagne. Car le constat a été sorti de son contexte. Les + 115 % par rapport à 2008 représentent en fait un retour à la normale après une année de sous-production, liée principalement aux mauvaises conditions climatiques. Cette année, la production se situera autour de 173 777 tonnes. Le chiffre, présenté à Europêch’ 2009, ne prend pas en compte les quelques dégâts climatiques – relativement limités – enregistrés dans le Gard et le Vaucluse. Ce sont effectivement 92 768 tonnes de plus que l’an dernier, mais seulement +15 % par rapport à la moyenne 2003-2009. Le Languedoc annonce 53 000 tonnes, Rhône-Alpes 94 750 tonnes et Paca 26 027 tonnes. « L’ensemble des variétés, explique Vincent Faugier, président de l’AOP abricots, montre des charges normales et un décalage de floraison du sud au nord. Ceci indique un étalement de la maturité, donc un calendrier de commercialisation plus fluide. Après 2008, où l’abricot français a brillé par son absence, ce retour à la normale correspond à une réelle attente des producteurs comme des distributeurs. Je suis résolument optimiste pour le marché intérieur comme pour l’export. Nous avons de nouveaux marchés à ouvrir, notamment dans les pays de l’Est. »

Si l’abricot français fait référence sur les marchés extérieurs, c’est que depuis des années, la création variétale et la modernisation des vergers ont été au centre des préoccupations des producteurs. « Le marché est relativement ouvert, note Éric Hostalnou de la chambre d’agriculture des Pyrénées orientales, avec un fort dynamisme français, alors que l’Italie, la Grèce et surtout l’Espagne régressent. En Espagne, les arbitrages se font souvent plus en faveur du pêcher que de l’abricotier, dont la conduite est plus délicate. En France, les éditeurs français privés ou publics ont réussi à proposer des variétés assez rustiques et adaptées aux terroirs français. »

Des terroirs, dont principalement le Roussillon, les Costières de Nîmes, La Crau, les Baronnies et la moyenne Vallée du Rhône, qui ont choisi des stratégies différentes, mais avec une constante : l’allongement du calendrier de production. Dans le Roussillon, les variétés de type Rouge du Roussillon restent la base (75 % des surfaces) de la production. L’Inra, en partenariat avec la Sica Centrex, ont mis au point une gamme variétale sur le schéma de fruits colorés de gros calibre. Royal du Roussillon arrive sur les marchés autour du 20-25 juin, Helena du Roussillon vers le 10 juillet. « Le type rouge est bien installé,explique Éric Hostalnou, et présente une excellente qualité gustative. À ces deux variétés, il faut encore ajouter Soledane, qui présente aussi d’excellentes qualités organoleptiques. L’objectif est de commencer à produire fin mai et une gamme existe. Le problème est qu’entre le 10 et le 25 juin, nous ne disposons pas de variétés aussi intéressantes que les variétés citées précédemment. Quant à la stratégie sur les tardives, autour du 10 juillet, période du bergeron, je pense qu’à un moment ou un autre, toutes les régions vont se marcher sur les pieds. »

Explosion des variétés orangées

Les professionnels – producteurs et metteurs en marchés — misent clairement sur le calendrier de production, soit tenir en rayon le plus longtemps possible (15 mai-15 août), toutes variétés (oranges et rouges) confondues. « Nous assistons à une véritable explosion de nouvelles variétés d’orangées, explique Christian Pinet, de la chambre d’agriculture du Gard. Nous essayons actuellement de faire un sondage après des OP afin de dégager une liste de 10 ou 12 variétés pour tenir toute la saison et peser du poids auprès de la distribution. Ce n’est pas simple car il y a des intérêts particuliers ou partisans. En ce qui concerne les tardives, rien n’empêche d’en produire jusqu’à mi-septembre, mais il y a deux limites : après le 20 août, il est difficile de faire mûrir les fruits correctement et le marché demande déjà des fruits d’automne. Idéalement, nous pensons que la date du 15 août doit fermer le marché. » Aller chercher le créneau tardif avec des abricots frais n’est pas anodin. Il s’agit de suppléer l’abricot de frigo, donc le bergeron, dont la campagne démarre autour du 15 juillet. La vallée du Rhône y pense également : « Le bergeron pèse de tout son poids sur le marché, explique Philippe Chrirouze, président de l’Association stratégique abricot Rhône-Alpes, (Asara). Mais le verger est vieillissant et le taux de renouvellement insuffisant. L’objectif de notre association est de fédérer un maximum d’OP et de producteurs autour d’une liste de variétés limitée mais homogène. Notre objectif est de parvenir avec un nombre restreint de variétés à une commercialisation de début juin jusqu’au 15-18 août. Globalement, les préconisations ont été suivies sur le créneau précoce. Par contre, le travail sur la période sur la période post-bergeron est plus délicat. Il y a beaucoup de variétés sur ce créneau mais peu semblent adaptées à notre secteur. Et il serait peu opportun de les planter à grande échelle. »

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