La reprise ne serait pas pour 2015
Selon l'Institut du porc (Ifip), l'offre mondiale de viande porcine devrait être en nette progression en 2015, du fait du retour des États-Unis (+5 % selon l'USDA). Les effets néfastes du virus de la diarrhée épidémique porcine s'estompent et les résultats ont été très bons en 2014, encourageant la production. Bruxelles prévoit de son côté une hausse de 1,2 % de la production européenne, sous l'impulsion de l'Espagne, des Pays-Bas et du Danemark.
Côté demande, les besoins asiatiques devraient continuer de croître, notamment en Chine où, selon le Marché du porc breton, le cheptel de truies aurait diminué de 13,2 % entre fin 2013 et fin 2014. Reste qu'en parallèle, l'absence de certitude quant à la réouverture du débouché russe laisse entrevoir un regain de concurrence à l'échelle internationale, en particulier entre viandes européennes et américaines, malgré une parité euro/dollar en faveur de l'UE.
Décroissance de la production hexagonaleUne offre en hausse et une demande ferme, mais qui n'absorberait pas tous les volumes supplémentaires, rendent peu probable une reprise des prix. Pour l'Ifip, les tarifs devraient « rester sous pression jusqu'au début de l'année prochaine ». Ajouté à cela un prix de l'aliment annoncé peu évolutif, « la marge continuera à ne pas couvrir les charges de l'élevage », craint-on à l'Ifip. De quoi conforter la décroissance de la production hexagonale (-1 %), ce qui ne sera pas sans effet sur l'aval. Le spectre d'une dégradation de la compétitivité de la France continue de planer, tout comme celui d'une aggravation de la rentabilité – déjà très basse – de ces entreprises.