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Ovins
La Nouvelle-Zélande, garde-manger de la Chine

Si l’Union européenne reste le premier client pour l’agneau néo-zélandais, elle est talonnée par la Chine qui développe ses achats en viandes d’agneau et en pièces de qualité.

Au 30 juin, le cheptel néo-zélandais de brebis reculait de 2,1 %, à 17,4 millions de têtes.
© Phillip Capper

Depuis plusieurs années, l’Union européenne (UE) ne semble plus faire figure d’eldorado pour les exportateurs néo-zélandais de viandes ovines. La consommation stagne et le Brexit avec ses conséquences encore floues laisse planer beaucoup d’incertitudes. Sur les neuf premiers mois de la campagne 2017-2018, l’UE est tout de même restée le premier client de la Nouvelle-Zélande pour la viande d’agneau, avec 45 % des volumes exportés (+0,8 %). En viandes de mouton, avec un peu plus de 15 % des volumes, elle est loin derrière l’Asie.

Pas assez de moutons pour la Chine

C’est avec la viande de mouton que la Nouvelle-Zélande a su trouver une place sur le marché nord asiatique il y a plusieurs années. La viande a plus de goût et correspond bien aux habitudes de consommation locales, notamment des cuissons longues. De plus, elle est moins onéreuse que l’agneau. 62 000 tonnes de moutons ont été expédiées vers le nord de l’Asie, pendant la campagne 2017-2018, soit 69 % des exportations totales de la Nouvelle-Zélande. En valeur, les envois vers cette destination ont bondi de 95 % sur les neuf premiers mois de la campagne, grâce à la hausse des volumes et des prix (+26 %). Cette progression des envois s’est effectuée aux dépens de tous les autres acheteurs de moutons néo-zélandais, notamment l’Amérique du Nord et le Moyen-Orient.

Le marché nord asiatique est essentiellement chinois. Certes, la croissance de la demande chinoise en viandes ovines a ralenti ces dernières années, mais elle reste positive. Or, l’offre locale est loin d’être en mesure d’y répondre. Elle tend même à reculer, à la suite d'un mouvement de décapitalisation en 2016. Les disponibilités serrées sur le marché mondial et cet appétit chinois insatiable ont contribué à faire bondir les cours de la viande de mouton néo-zélandaise (+23 % en 2016-2017, puis +27 % en 2017-2018).

Les Chinois ont aussi importé davantage de viandes d’agneau, la part de l’Asie du Nord dans les ventes de viandes d’agneau néo-zélandaises a ainsi progressé de 4,3 % en 2016-2017, puis de 2,9 % en 2017-2018, pour dépasser le quart des volumes expédiés par la Nouvelle-Zélande.

Le prix moyen des envois de viandes d’agneau à la Chine a grimpé de 22 % pendant la campagne 2017-2018, contre +6,3 % sur les autres marchés, ce qui traduit la montée en gamme de la demande chinoise, qui s’intéresse de plus en plus à des pièces comme les côtelettes.

Vers une baisse des exportations en 2018-2019

La production néo-zélandaise de viandes d’agneau devrait reculer sur la prochaine campagne, selon les prévisions de Beef + Lamb, principalement après la baisse du cheptel de brebis. Le repli devrait être encore plus marqué en moutons, avec le rajeunissement du cheptel. À 351 600 tonnes équivalent carcasse (téc), les exportations de viandes d’agneau reculeraient de 1,7 % et celles de viandes de mouton atteindraient seulement 84 100 téc, soit 16,9 % de moins que la campagne précédente. De quoi anticiper des prix encore élevés en 2018-2019.

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