Lait de chèvre
La filière laitière caprine en difficulté face au Covid-19
La crise sanitaire liée au coronavirus perturbe les débouchés de la collecte de lait de chèvre, pourtant dynamique depuis le début de l’année. Le ralentissement de l’outil de production français fait pression sur l’ensemble du marché européen.
La crise sanitaire liée au coronavirus perturbe les débouchés de la collecte de lait de chèvre, pourtant dynamique depuis le début de l’année. Le ralentissement de l’outil de production français fait pression sur l’ensemble du marché européen.
L’année 2020 avait démarré fort pour la filière lait de chèvre. Avec près 26 millions de litres en janvier 2020, la collecte a en effet progressé de 4,6 % par rapport à 2019. Une tendance qui s’est d’ailleurs poursuivie en février (+5 %/2019) et en mars, d’après les sondages hebdomadaires de FranceAgriMer. Pourtant, la filière laitière caprine a été, comme beaucoup d’autres, très touchée par la crise sanitaire liée au Covid-19. Face au ralentissement des chaînes d’approvisionnement et à la fermeture de certains débouchés, les éleveurs ont ainsi été incités à contenir la hausse saisonnière de production pour éviter toute saturation des usines de transformation. Si les ventes de fromages de chèvre ont affiché une progression en volume de l’ordre de 15 % en grande distribution ces dernières semaines selon l’Idele, le segment haut de gamme s’est montré plus en difficulté du fait du bouleversement du profil de commandes des GMS qui ont privilégié les produits génériques et délaissé les petites séries. Par ailleurs, la fermeture de la restauration commerciale et d’une partie des marchés de plein air a directement affecté les ventes de fromages fermiers, très dépendants de ces circuits.
Un marché européen engorgé
Le repli des fabrications en France, premier pays transformateur de lait de chèvre en Europe, s’est traduit par un engorgement du marché. Privilégiant l’origine française pour leur approvisionnement, les transformateurs français auraient en effet freiné leurs importations. Une situation dont pâtit fortement l’Espagne, premier pays fournisseur de la France. Faute d’export, les industriels espagnols ne peuvent en effet absorber tous les volumes disponibles, entraînant des baisses importantes de prix.