La Fict publie un guide de prévention des TMS

> Une série de diagnostics a été ménée dans six sociétés volontaires, dont le salaisonnier Guèze.
La Fédération des industriels charcutiers traiteurs transformateurs de viandes (Fict) a annoncé la publication sur son site d'un guide de prévention de 34 pages et d'un film pédagogique « destinés à aider les entreprises à mettre en place des solutions et des pistes d'action pour lutter contre les risques liés aux manutentions et à la conception des équipements ». Ces supports ont été réalisés, sur la base d'une série de diagnostics menée en 2014 et 2015, dans six entreprises volontaires : Aoste, Aubret, Guèze, Loste Tradi-France, Pierre Schmidt et Roland Monterrat.
Les entreprises impliquées té-moignent de la variété des solutions envisagées. Chez le salaisonnier Guèze (Ardèche), la gestuelle répétitive de l'étiquetage des saucissons avec un élastique avait tendance à solliciter fortement les articulations des opérateurs. « On pensait avoir trouvé la solution avec une machine à cerclage que l'on a testée, mais l'étude nous a aussi montré que l'on pouvait progresser avec une meilleure organisation de la table du travail et le développement du tutorat », explique son président, Christophe Guèze.
Utilisation de poignées déportéesAutre situation à risque, la manipulation de charges. « Le déplacement répété des bacs inox avec des niveaux de prise très bas nécessitait dans une entreprise des coups de rein pour les approcher du bras élévateur, avec des risques pathologiques sur le dos », rapporte Julien Andréoli, l'expert-ergonome qui a réalisé les diagnostics. Parmi les solutions proposées à l'entreprise ont figuré l'utilisation de poignées déportées, un réglage adapté du bras élévateur, mais aussi une réfection des sols afin d'éviter les chutes. Toujours en matière de charges, le port de balancelles où sont suspendus les saucissons peut entraîner des sollicitations importantes. « Du coup, nous avons envisagé avec l'ergonome la construction d'une fosse munie de plateformes élévatrices qui vont permettre de descendre les balancelles à hauteur humaine », commente Christophe Guèze.
Tapis anti-fatigue et sièges assis-deboutDernière situation évoquée, celle du travail debout. En salle de dé-coupe, les opérateurs sont amenés à travailler dans cette position à poste fixe, ce qui entraîne piétinements et fatigue à cause de l'ambiance froide. L'ergonome a proposé la mise à l'essai de tapis anti-fatigue et des sièges assis-debout. « Ils ont fait l'objet d'un véritable travail d'élaboration en interne », souligne Julien Andréoli. « Cela a donné des résultats », témoigne Jean-René Talbourdet, responsable des ressources humaines de la société Aubret. « Dans les deux ans qui ont suivi, on a pu observer une baisse du nombre de maladies professionnelles sur ce secteur. » Les mesures de prévention constituent un levier très efficace, souligne-t-on à la Fict. « Entre 2004 à 2013, les accidents de travail ont diminué de près de 25 %, notamment grâce aux actions mises en œuvre dans le cadre des accords conclus entre les partenaires sociaux fixant des objectifs prioritaires de lutte contre les accidents du travail et maladies professionnelles », précise la fédération. Quant aux accidents, on en a dénombré dans le secteur 71 pour 1 000 salariés, un chiffre en recul de 5 % entre 2010 et 2013.
Le réseau « Cap' Prev' », dédié à la prévention des risques professionnels dans les entreprises de l'industrie et du commerce en gros des viandes (FNICGV), intensifie ses réunions d'échanges en régions. Des rencontres sont prévues à Arras le 15 mars pour les entreprises d'Île-de-France et du Nord, à Poitiers le 30 mars pour celles du Centre-Ouest et le 31 à Montauban pour celles du Sud-Ouest. Cette démarche comme celle de la Fédération des industriels charcutiers traiteurs de viandes, a remporté en 2014 le prix « agir pour l'emploi dans l'alimentaire », décerné par AG2R La Mondiale, le premier groupe français en matière de protection sociale.