Insectes : trop de blocages chez les consommateurs
Bien que certains insectes et produits d’insectes soient autorisés en nutrition humaine depuis juin 2021, les réticences des consommateurs restent vives et les principaux débouchés sont donc le petfood et l’aquaculture pour les fractions protéique et lipides ainsi que les sols pour le frass, effluents de l’élevage d’insectes.
Bien que certains insectes et produits d’insectes soient autorisés en nutrition humaine depuis juin 2021, les réticences des consommateurs restent vives et les principaux débouchés sont donc le petfood et l’aquaculture pour les fractions protéique et lipides ainsi que les sols pour le frass, effluents de l’élevage d’insectes.
Réunis en congrès à Bruxelles le 15 novembre, les producteurs d’insectes et leur écosystème faisaient le constat de blocages persistants chez les consommateurs. « Les protéines et les lipides d’insectes destinées à l’alimentation des animaux ou à l’alimentation humaine ainsi que le frass comme engrais organique sont désormais assez bien couverts par la règlementation européenne » estime Koen Dillen, chef de l’unité E4 de la DG Agri (grandes cultures et huile d’olive). Mais, il pointe la réalité économique et sociétale : « le problème ce sera surtout les marchés qui doivent les adopter ».
Les producteurs se développent
La Commission européenne a ainsi donné le feu vert, dans le cadre du règlement Novel Food, à l’utilisation de poudre de grillons domestique partiellement dégraissé début 2023 après le ver de farine jaune (tenebrio molitor) séché puis congelé ou broyé en poudre, le criquet migrateur (locusta) congélé, seché ou en poudre et le grillon domestique surgelé, séché ou en poudre. La production est toujours dans la phase du changement d’échelle, comme Ynsect dont l’usine d’Amiens est en cours de démarrage et devrait livrer ses premiers clients avant Noël, Agronutris qui vient juste de démarrer son usine de Rethel (08) ou Mutatec qui engage le doublement de la taille de son unité de Cavaillon pour passer de 7 000 à 30 000 t d’écarts de fruits et légumes valorisés.
La nutrition animale, débouché dynamique
Selon le choix des espèces (ténebrio ou mouche de soldat noire principalement), les débouchés sont plus ou moins fléchés vers la nutrition des animaux. Elle restera la grande gagnante en volumes pour remplacer ses approvisionnements en protéines controversées telles que les farines de poisson voire, dans certaines filières premium, le soja. Le petfood pourrait aussi bénéficier du basculement de l’aéronautique vers des carburants plus verts ce qui assèche certaines des ressources de la nutrition des animaux familiers et augmente la demande en huile d’insectes.