Innovafeed trouve son énergie dans la Somme
La start-up Innovafeed s’inscrit dans une logique de valorisation d’énergie jusqu’alors rejetée. Le site de Nesle profite aussi des installations voisines de Tereos.
La start-up Innovafeed a lancé mi-août à Nesle (Somme) son élevage industriel de mouches soldat noir, tout en s’inscrivant dans une stratégie de « symbiose industrielle » pour faire rimer performance économique avec performance environnementale. Ayant nécessité entre 55 et 60 millions d’euros, ce second site accueillera 110 personnes pour une production de 15 000 tonnes de protéines d’insectes par an et 5 000 tonnes d’huile. « Nous ne nous sommes pas installés à Nesle par hasard. Il y a, à 500 mètres, le plus gros site européen de Tereos, duquel nous allons récupérer une centaine de milliers de tonnes de coproduits issus de la meunerie et du processus de fermentation à l’année afin de nourrir nos mouches », précise Guillaume Luu, responsable partenariat d’Innovafeed.
La start-up a également noué un partenariat avec la centrale biomasse Kogeban pour récupérer deux flux d’énergie. Innovafeed capte sa vapeur d’eau résiduelle basse pression et basse température pour chauffer ses bâtiments d’élevage à 30 °C, mais aussi l’électricité produite par les turbines de la PME pour transformer les protéines issues des insectes en huile. Cette collaboration avec Kogeban permet de valoriser 87 GWh par an d’énergie fatale évacuée auparavant dans l’atmosphère. « Ces deux boucles nous permettent de réduire de 80 % notre empreinte environnementale », commente Guillaume Luu.