Vous prenez la présidence du Syndicat national du lait de consommation.
Quel est votre premier sentiment sur ce secteur ? Giampaolo Schiratti - Ce secteur recèle beaucoup de potentialités. Le lait de consommation répond en effet à de nombreux besoins : le petit-déjeuner, le lait pour enfant, la boisson, la cuisine, les aliments énergétiques, les seniors. Mais il est très peu valorisé et reste le parent pauvre des produits laitiers car il y a une pression forte sur le prix. Le changement doit passer par la segmentation et par une meilleure valorisation. On peut s’inspirer de ce qui a été fait sur le sucre ou l’huile. Un point important est de mieux comprendre les différents usages du lait et de les mettre en avant. Il faut que le consom mateur ait le lait de consommation à l’esprit quand il fait ses courses. Pour cela, les fabricants et les distributeurs doivent mettre en place une segmentation plus claire et tra- vailler la présentation du lait en magasin. Le lait de consommation est un sujet important pour le panier de la ménagère, mais aussi pour les distributeurs puisqu’il représente 2,4 % du chiffre d’affaires d’un magasin. Et nous pouvons nous inspirer de ce qui s’est fait sur d’autres marchés. Sur le marché traiteur par exemple, les industriels ont travaillé avec les distributeurs pour développer un concept merchandising qui a permis de clarifier l’offre et de dynamiser le secteur.
Quel message voulez-vous faire passer lors de l’assemblée générale du Syndilait ? G. S. - Que le lait de consommation est un produit intéressant mais sous-valorisé. Nous devons faire attention à sa valorisation car une pénurie de lait peut s’installer face à la demande notamment de la Chine qui achète beaucoup de poudre. Nous devons veiller à ce que cette demande n’assèche pas le marché du lait de consommation et faire en sorte que celui-ci ait sa part de contribution à la valorisation de la filière jusqu’au prix payé au producteur.
IDENTITE
- Giampaolo Schiratti, 53 ans, est le nouveau directeur général de Candia. Il a débuté sa carrière en 1984 chez Ferruzzi au Brésil avant d’intégrer Lesieur Alimentaire en tant que directeur général adjoint. Il a ensuite assuré la direction de nombreuses entreprises agroalimentaires, à la Société centrale d’investissements (Charal, Cacao Barry…), chez Bonduelle, chez Marie frais et surgelés et, en 2011 et 2012, au pôle alimentaire d’Euralis (Rougié, Stalaven, Montfort). Il avait pris en 2011 la vice-présidence du syndicat des produits traiteurs frais, le Synafap.