Étiquetage nutritionnel : l'option volontaire
> Le Royaume-Uni a mis en place des étiquetages complémentaires.
Le score nutritionnel, sous la forme de ronds de cinq couleurs (vert - jaune - orange - rose fuchsia - rouge) couplés à des lettres (A, B, C, D, E), proposé par le professeur Serge Hercberg, ne devrait pas devenir une obligation. Selon l'avant-projet de loi de Santé (version présentée au Conseil d'État à la fin du mois de juillet) que nous nous sommes procuré, le ministère de la Santé serait passé d'une obligation au principe « d'une information nutritionnelle volontaire ».
Quant à la forme exacte que prendrait cet étiquetage, le ministère de la Santé renvoie la balle à l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) chargée d'élaborer des recommandations « fondées sur une analyse scientifique ». Comme l'explique Charles Pernin, chargé de mission alimentation à la CLCV (association de consommateurs) : « Il faut être pragmatique. Visiblement, il n'est pas possible de rendre cet étiquetage obligatoire, au risque d'aller contre le règlement Inco et de faire attaquer ce dispositif par les États membres. »
Pour lui, il va donc falloir travailler à l'échelle européenne : « L'esprit du règlement Inco, c'est de laisser la place aux États membres de tester des étiquetages complémentaires, comme l'a fait le Royaume-Uni. À partir de ces expérimentations, il sera possible d'élaborer à l'échelle communautaire un étiquetage performant qui sera intégré dans Inco et rendu obligatoire. »
Un succès au Royaume-UniSi ce nouvel étiquetage sera élaboré sur l'avis de l'Anses, les industriels espèrent ne pas être mis à l'écart. « Il est possible d'élaborer un meilleur étiquetage nutritionnel, nous avons des choses à proposer. Mais le score nutritionnel, c'est insupportable, on s'y oppose fermement », indique Jean-Philippe Girard, président de l'Ania. De l'autre côté de la Manche, les industriels et le ministère de la Santé ont réussi, après plusieurs années d'expérimentations, à se mettre d'accord sur l'instauration d'une étiquetage « feux tricolores ». Mars UK, Nestlé UK, PepsiCo UK, Mc Cain UK… : selon le ministère de la Santé, près de 60 % des aliments distribués au Royaume-Uni proviennent d'entreprises engagées dans la démarche.