Elargissement : l’Europe de la volaille se construit à 25
Le Hongrois est grand consommateur de volailles. Il en consomme 37,8 kg par an soit un peu plus qu’un Espagnol. Le Tchèque, avec 31,6 kg/hab/an, en est presque plus gourmand qu’un Britannique. Le Polonais, avec 21,3 kg/hab/an, reste derrière le Français. Ces images sont tirées du nouveau paysage de la consommation de viande de volailles dans les pays qui vont constituer l’Union à 21. Les représentants de la filière française à l’Ofival l’ont visité lors du conseil spécialisé de l’office du 11 mars, en observant les dynamiques de production et les flux d’échanges.
Résumé du compte rendu : sous l’impulsion d’une consommation en croissance de 8,3 % par an depuis dix ans, les dix pays qui vont rejoindre les Quinze au 1er mai ont vu leur production de volaille de chair - essentiellement du poulet- progresser de 7,6 % par an. La Hongrie, où la consommation a le plus augmenté, est aussi devenue le premier exportateur de viande de volaille d’Europe centrale. Elle fournit les Quinze et toute l’Europe de l’Est. L’Allemagne est de loin le premier importateur destinataire des exportations hongroises. La République Tchèque, voisine de la Hongrie, a augmenté elle aussi sa consommation de volaille plus vite que l’ensemble. Elle est le deuxième fournisseur, après la Hongrie, de l’Europe centrale.
Le courant dominant va d’Est en Ouest
L’expansion de la volaille chez les nouveaux États membres s’est faite au détriment du porc et du bœuf. Fait encore vérifié l’an dernier, la volaille gagnant 1,1 million de tec, le porc et le bœuf perdant respectivement 200 000 tec et 600 000 tec. L’élevage de porc reste très dominant mais l’aviculture fournit aujourd’hui le tiers des viandes (6,1 Mtec). Un volume modeste toutefois, puisque la Pologne, la Hongrie et la République Tchèque réunies atteignent à peine les productions allemandes et italiennes, aux 4e et 5e rangs des Quinze.
Les échanges des Dix se font essentiellement dans le périmètre de la future Union. Le courant dominant va d’Est en Ouest : 149 000 tec de viandes de volaille, dont 25 % de dinde et 15 % de canard, sous forme congelée, mais aussi fraîche (30 %) et préparée (13 %), ont pris l’an dernier le chemin des Quinze. La France a pour sa part importé 12 000 tonnes de viande, essentiellement hongroise. En sens inverse, les Quinze ont acheminé 88 600 tec vers les Dix, essentiellement sous forme congelée, dont un quart de dinde. Le premier importateur est la Pologne et ses 38,5 millions d’habitants.