Aller au contenu principal

Projet de loi
Des mesures pour réconcilier alimentation et consommateurs

Le projet de loi gouvernemental issu des états généraux de l’alimentation comporte des dispositions à l’égard des animaux et en matière de traitement des plantes. Points clés et remarques.

Stéphane Travert, lors de la présentation du projet de loi.
© DR

Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, a présenté le 31 janvier le projet de loi « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable ». Il a invoqué la « sensibilité croissante aux conditions de production des produits alimentaires » et les « attentes nouvelles en matière de respect de l’environnement, de qualité des produits, de bien-être animal ». Aussi, le texte propose-t-il des dispositions législatives visant à améliorer le bien-être des animaux d’élevage jusqu’à l’abattoir et à limiter l’usage des produits de protection des plantes.

Délit de maltraitance

Dans le projet de loi, un transporteur ou l’exploitant d’un abattoir commet un « délit » en laissant exercer des mauvais traitements envers les animaux. Les sanctions encourues en cas de mauvais traitements sont portées à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. Il n’est pas précisé comment ce délit pourrait être constaté. Aucune mention n’est faite des systèmes d’enregistrement vidéo envisagés il y a un an dans les abattoirs et que le député Olivier Falorni continue de défendre.

Stéphane Travert s’en était expliqué avant sa présentation du projet de loi. « Aujourd’hui, il n’est pas question de mettre des agents derrière des écrans de télé qui ne donnent d’ailleurs pas toute la réalité de ce qu’est la vie d’un abattoir en permanence », avait-il commenté à BFMTV. Le ministre a aussi rappelé qu’il y avait la possibilité pour les entreprises qui le souhaitent, d’installer de la vidéosurveillance sous réserve d’accord avec les syndicats. En revanche, il est question dans le projet de loi de permettre aux associations de protection animale – celles déclarées depuis au moins cinq ans à la date des faits – de se constituer partie civile dans le cas de maltraitance animale, prévu et réprimé par le Code rural.

Quant aux transporteurs, la commission spécialisée « transport d’animaux vivants » de la Fédération nationale du transport routier (FNTR) appelle à rééquilibrer les responsabilités avec les donneurs d’ordres. Elle évoque à ce sujet un nouveau contrat-type dans le transport d’animaux vivants. La FNTR soulève par ailleurs le « manque de cohérence des réglementations sur le bien-être animal et le Code de la route ».

Pesticides : séparer la vente et le conseil

Le projet de loi est plus fourni au sujet de la diminution de l’usage des produits de traitement des plantes (appelés phytopharmaceutiques). Pour éviter toute incitation commerciale, il veut interdire les remises, rabais et ristournes dans les contrats de vente de ces produits, sous peine d’amendes administratives. Il vise aussi à séparer les activités de vente et de conseil par le biais d’ordonnance gouvernementale.

En Belgique, des conventions de bien-être animal

Le 20 décembre dernier, la Fédération belge de la viande (Febev) a signé une convention de bien-être animal avec le gouvernement wallon * ; qu’elle estime « en ligne » avec la convention signée également en 2017 avec le gouvernement flamand. Elle définit cinq axes d’amélioration :

1. L’installation obligatoire de caméras dans les endroits stratégiques que sont l’aire de déchargement, les alentours de l’étable, la zone d’anesthésie et celle de la saignée.

2. L’incorporation du responsable du bien-être animal dans les fonctions d’encadrement.

3. Un audit du secteur par un organisme indépendant.

4. Le renforcement des qualifications temporaires des personnes qui entrent en contact avec des animaux vivants et une augmentation de la fréquence de formation des responsables bien-être.

5. La révision du guide sectoriel et fondation d’un cadre clair des responsabilités des éleveurs, abatteur, transporteur.

* Avec les ministres de Wallonie Carlo Di Antonio (Bien-être animal), Pierre-Yves Jeholet (Économie) et René Collin (Agriculture et Ruralité).

Les plus lus

broutards charolais dans un pré
Prix des bovins : l’année 2024 finit sur un record historique

En cette fin d’année, les prix de plusieurs catégories de gros bovins battent des records historiques.

Comparaison des prix des vaches lait O en France et en Irlande, graphique
Vaches laitières : les prix irlandais dépassent les cours français

En Irlande, les prix des vaches laitières ont commencé à grimper cet automne tandis que les cotations françaises reculaient,…

une courbe descendante sur fond de silhouettes de vaches
Combien la France a-t-elle perdu de vaches en 2024 ?

Le cheptel de vaches a continué de reculer en 2024. Les maladies animales (FCO et MHE) ont donné un coup d’accélérateur à la…

au sol, la carte de l'Europe sous forme de prairie. Dessus, une vache de race prim'holstein, style photographique
A quoi ressemblera l’Europe laitière dans 10 ans ?

Une filière laitière plus durable, qui produit moins mais pour plus de valeur ajoutée grâce à la segmentation, voilà la…

une image avec un poulet, un camion, un conteneur, un oeuf, une saucisse, un steak, du blé, du maïs, de l'huile, du beurre, des frites, des tomates, du café, du cacao. Au premier plan, une loupe qui zoome sur un des courbes et histogrammes
Prix des matières premières agricoles : 25 cotations à surveiller en 2025

Les variations des prix agricoles et alimentaire ont été fortes et parfois imprévisibles ces dernières années. Prix de la…

Une carte de l'Allemagne en rouge, des silhouettes d'agneau, vache et porc au premier plan
Fièvre aphteuse : quelles conséquences des cas détectés en Allemagne ?

La fièvre aphteuse a été détectée en Allemagne. Le Royaume-Uni, traumatisé par l’épidémie de 2001, met en place un embargo…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio