Conserves de poisson : au défi de la revalorisation
Poissons, huiles, aluminium et acier, tous les composants des conserves de poisson affichent des hausses de prix. Les pratiques de pêche plus durables ont un coût qui ira en augmentant.
Poissons, huiles, aluminium et acier, tous les composants des conserves de poisson affichent des hausses de prix. Les pratiques de pêche plus durables ont un coût qui ira en augmentant.
Sur le devant de la scène en 2020 lors des confinements, les conserves de poisson ont été moins sollicitées en 2021. « Le climat estival ne nous a pas été favorable, or le thon, qui représente la moitié des volumes, est très météo sensible », explique Pierre Commère, délégué général de l’industrie du poisson à l’Association des entreprises de produits alimentaires élaborés (Adepale). « La consommation est revenue à des niveaux proches de 2018 et 2019 l’an dernier, ça a été plus normal », confie-t-il. En cumul sur les trois premiers trimestres de 2021, les achats des ménages ont reculé de 10,1 %, en comparaison à leur niveau exceptionnel de la même période de 2020. « Pour 2022, tout dépendra du climat, mais nous sommes confiants, les conserves de poisson sont des bonnes protéines marines à prix abordables », relativise le délégué.
L’année 2022 s’annonce « très difficile »
« Le sujet le plus sensible, c’est la boîte métal, le prix de l’acier a doublé, de l’aluminium aussi, la boîte vide a donc renchéri de 30 à 50 % en 2021. Or, selon le niveau de gamme, la boîte peut compter jusqu’à 30 % du coût de production ! » alerte Pierre Commère. L’huile d’olive a aussi augmenté l’an dernier, de façon conjoncturelle, de 37 %. « Pour les poissons, en revanche, la hausse est structurelle. En effet, la pêche plus responsable a un coût à cause des mesures et du suivi. Or pêcher mieux, c’est aussi pêcher moins. Il faut donc répercuter ce surcoût sur des volumes en baisse », analyse-t-il. Une hausse exacerbée pour le maquereau, notamment par la forte concurrence aux achats de l’Afrique, l’Europe de l’Est et l’Asie. « En maquereau, la question du quota se pose aussi puisque c’était déjà difficile de se les partager à quatre (UE, Islande, Norvège, Féroé, NDLR), maintenant avec le Royaume-Uni, c’est encore plus tendu ! » déplore Pierre Commère. D’autant plus que les avis scientifiques préconisent leur réduction.
En sardine, la campagne 2021 a été décevante, avec des problèmes de qualité et de poissons trop petits. En thon, c’est une note positive pour le germon qui a connu une bonne saison 2021 dans l’Atlantique Nord.
En chiffres
+30 %
Hausse du coût de la boîte de conserve
+37 %
Hausse de l’huile d’olive
-10,1 %
Baisse des achats des ménages sur les 9 mois de 2021-2020