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Avis
Compétitivité : le Cese formule des préconisations

Le 24 janvier, le Cese a présenté son projet d’avis sur les leviers possibles à utiliser pour renforcer la compétitivité de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Voici quelques points à retenir.

Jacques Pasquier, rapporteur pour la section de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation du Cese.
© CESE-Katrin Baumann

Après avoir audité un certain nombre d’acteurs de la filière agroalimentaire, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a présenté en séance plénière le 24 janvier dernier un projet d’avis intitulé « Quels leviers pour renforcer la compétitivité de l’agriculture et de l’agroalimentaire français ? » Jacques Pasquier, groupe des personnalités qualifiées, représentant de la Confédération paysanne, en est le rapporteur pour la section de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation du Cese, présidée par Étienne Gangneron, conseiller membre du groupe de l’agriculture, vice-président et responsable du bien-être animal à la FNSEA.

Dans ce projet d’avis, le Cese formule des préconisations fondées sur trois axes : satisfaire les besoins alimentaires des consommateurs ; privilégier les productions génératrices de valeur ajoutée et définir des stratégies d’exportations, et, enfin, mettre en œuvre des systèmes de production préservant les emplois, réduisant les coûts sociétaux et favorisant les aménités. Pour le Cese, « il ne s’agit pas de produire nécessairement plus et à moindre coût, mais de se positionner sur des marchés correspondant au mieux aux attentes des consommateurs en termes de santé et de préservation de l’environnement ». Le prix n’est donc pas la seule composante essentielle de la compétitivité qui repose sur « bien d’autres dimensions » sociales, environnementales par exemple.

La qualité comme vecteur de différenciation

Le Cese considère aussi que les industriels n’ont aucun intérêt à se positionner sur des marchés mondiaux et standardisés comme celui de la poudre de lait. « Il convient d’aider les acteurs à promouvoir ensemble un petit nombre de labels valorisant des atouts des produits français », indique le projet d’avis. « Plutôt que de tenter de concurrencer le plus souvent en vain, des pays ayant des coûts de production plus faibles, […] le Cese préconise de rechercher la différenciation, la segmentation et, le cas échéant, la montée en gamme des produits destinés à l’exportation afin de leur permettre d’accéder à des marchés plus valorisants », ajoute-t-il.

Il souhaite également qu’un « traitement particulier » soit donné aux produits français dans les accords commerciaux internationaux et que « des normes sociales et environnementales » soient intégrées dans les accords bilatéraux de commerce.

Revoir le déroulement des négociations commerciales

La répartition de la valeur ajoutée au sein des filières n’a pas été oubliée par le Cese. Pour améliorer le fonctionnement des filières et mieux répartir la valeur ajoutée, il préconise de réformer la LME, de renforcer le rôle des interprofessions, de favoriser les organisations de producteurs. Le terme de « coefficient multiplicateur » revient sur le devant de la scène, comme une « mesure qui pourrait s’avérer utile dans un objectif d’encadrement des marges », selon le Cese. Il rejoint notamment une proposition formulée lors des états généraux de l’alimentation, la contractualisation inversée. « Le Cese préconise de rétablir la logique des transactions commerciales, en confiant aux producteurs, notamment laitiers, la responsabilité de proposer aux transformateurs et aux distributeurs leurs “conditions générales de vente” », est-il écrit dans le projet d’avis.

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