Chaîne du froid
Comment renforcer son efficacité énergétique
ICCEE est un projet européen visant une réduction de la consommation énergétique des entreprises de la chaîne du froid, via l’information des acteurs sur les financements et la mise en place de mesures efficaces. Explications.
Le projet européen ICCEE, soutenu par l’Association technique énergie environnement (ATEE) et l’Ania, fait la promotion d’outils numériques d’optimisation énergétique à destination du secteur agroalimentaire impliqué dans la chaîne du froid. Ces outils concernent tant les PME productrices que les enseignes de grande distribution. « L’objectif est de déterminer quelles étapes de la chaîne du froid sont les plus consommatrices en énergie, et d’estimer ces consommations, mesurées en tonne équivalent de CO2 », précise Sibylle Brière, chargée de mission les certificats d’économie d’énergie (CEE) à l’ATEE, lors d’une présentation le 15 janvier 2021. De nombreux conseils ont été transmis aux professionnels de la filière sur les mesures de consommation (quels indicateurs ? comment mesurer ?), ainsi que la mise en place et le financement de ces opérations. « Économiser de l’énergie permet non seulement des économies financières, mais aussi un renforcement de la transparence accrue dans la consommation de l’énergie, permettant d’identifier des dysfonctionnements », souligne Jean-Marc Piatek, chef de département de maîtrise de l’énergie de l’ATEE.
Identifier les bons indicateurs
Chaque société doit identifier les bons indicateurs de performances énergétiques (IPE), tels que des factures énergétiques, des mesures de compteurs, etc. « L’entreprise devra représenter graphiquement cette analyse. Le but : dresser une part du coût énergétique dans le prix final du produit », ajoute Jean-Marc Piatek. Pour un gain de temps, l’utilisation de l’intelligence artificielle est recommandée, afin de traiter automatiquement les données. « L’automaticité de la collecte permet aux équipes responsables des économies d’énergie de se consacrer davantage à la réflexion sur des solutions », commente-t-il.
Sur un investissement de 140 000 euros, il est possible d’obtenir 110 000 euros d’aides
Les mesures à mettre en place peuvent être financées de plusieurs façons, chacune comportant ses points positifs et ses points négatifs. Un financement par des fonds propres possède un avantage d’économies sur les factures et sur la maintenance, mais présente aussi des inconvénients : l’endettement et le paiement d’impôts liés à l’opération. Le financement externe permet de faire appel à un tiers financeur tels que les certificats d’économies d’énergie ou d’autres aides via des sociétés de projets. Une troisième solution existe : une combinaison de financement interne et externe. « Sur un investissement de 140 000 euros, il est possible d’obtenir 110 000 euros d’aides », illustre Magalie Rosso, directrice régionale Sud-Ouest de Greenflex. En plus de proposer une aide financière, les sociétés de projet proposent une aide au niveau de l’accompagnement de le client dans ses démarches pour réduire sa consommation d’énergie.
ICCEE : un projet à échelle européenne
Le projet ICCEE est financé par le programme européen Horizon 2020 et porté par 13 partenaires. Il a pour but d’accélérer la mise en œuvre de mesures d’efficacité énergétique sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Ces mesures résultent d’audits énergétiques, et contribuent à transformer les opportunités d’efficacité énergétique en investissements réels et apporter une compréhension claire des impacts économiques et environnementaux. Des ateliers nationaux sont aujourd’hui organisés en France auprès d’acteurs concernés. « Demain, des ateliers seront organisés à l’échelle européenne pour former des gens aux outils développés », indique Sibylle Brière, chargée de mission Certificats d’Économie d’énergie (CEE) à l’ATEE.