Digitalisation des PME
[Confinement] Comment gagner en efficacité grâce au numérique
Tous les secteurs de l’entreprise sont concernés par la digitalisation. L’agroalimentaire n’échappe pas à cette lame de fond, accélérée par la crise sanitaire que nous traversons. Pour autant, dans certains domaines comme les achats, les projets avancent doucement.
Tous les secteurs de l’entreprise sont concernés par la digitalisation. L’agroalimentaire n’échappe pas à cette lame de fond, accélérée par la crise sanitaire que nous traversons. Pour autant, dans certains domaines comme les achats, les projets avancent doucement.
Le plan de relance du gouvernement le prévoit. Les entreprises doivent se digitaliser « pour favoriser leur montée en gamme et leur compétitivité ». Le dispositif France Num doit permettre de sensibiliser les petites entreprises à l’intérêt de s’engager dans un processus de digitalisation en leur apportant des solutions sur les besoins concrets (création de site web, numérisation de leurs processus de gestion, gestion de stocks et de commandes…). Quant au dispositif dédié au secteur industriel, il doit aider les PME à investir dans des outils de robotisation afin de moderniser leur outil de production.
Le dispositif IA Booster doit également accompagner les entreprises dans la mise en œuvre de dispositifs d’intelligence artificielle. D’ici à fin 2022, l’État ambitionne de mobiliser une enveloppe de 400 millions d’euros, qui devrait être financée intégralement par les fonds européens. Ces dispositifs ont été votés dans le cadre de la loi de Finances rectificatives de juillet et sont opérationnels depuis le mois d’octobre 2020. L’État veut participer à cette accélération nécessaire de la transformation numérique des entreprises.
Améliorer sa productivité
La digitalisation prend de plus en plus d’ampleur dans les entreprises, poussées par une crise sanitaire sans précédent qui oblige les uns et les autres à revoir leurs organisations. Selon une étude Cegid et IDC réalisée entre mai et juillet 2020, auprès de 480 entreprises de toutes tailles, 70 % des grandes entreprises ont engagé cette transformation et 53 % des PME. Une majorité d’entre elles projette cette évolution afin de gagner en efficacité grâce à une meilleure organisation (60 %), davantage de productivité (59 %) et une plus grande agilité (57 %). Pour presque la moitié d’entre elles (47 %), c’est aussi un moyen de mieux maîtriser leurs coûts, en s’appuyant notamment sur l’intelligence artificielle et le « machine learning ».
Un avantage concurrentiel
La supply chain est aussi affectée par ces choix stratégiques. L’amélioration de sa résilience et son agilité viennent en tête des priorités pour les entreprises au cours des douze prochains mois, met en évidence une autre étude d’IDC (3e trimestre 2019), parrainée par Kinaxis. Cette enquête, menée auprès de plus de 1 800 professionnels de la supply chain, révèle que près de deux tiers (65 %) des entreprises pensent que les capacités de planification de leur supply chain constituent aujourd’hui un facteur de différenciation par rapport à la concurrence.
La technologie sur la planification de la supply chain permet aux entreprises d’être plus agiles
Pour John Sicard, président-directeur général de Kinaxis, « nous commençons à voir les technologies numériques modernes véritablement appliquées à la transformation de la supply chain, mais il reste encore beaucoup à faire. Les entreprises, dont la supply chain manque de maturité, prennent du retard dans leur capacité à exploiter les informations en temps réel et à s’appuyer sur des données fiables pour se maintenir en première place. Il est également évident que celles possédant un avantage concurrentiel à l’heure actuelle vont devoir continuer d’investir dans les nouvelles technologies afin de conserver cette avance dans les années à venir ». Le dirigeant considère que « les effets de la technologie sur la planification de la supply chain permettent aux entreprises d’être plus agiles et résilientes, et donc mieux préparées à réagir aux perturbations du marché ».
Les achats s’y mettent doucement
Les fonctions achats n’échappent pas non plus à ce raz de marée digital. Les mouvements s’accélèrent avec la mise en place d’outils collaboratifs, d’automatisation des tâches ou de marketplaces. Même si les entreprises de l’agroalimentaire ont encore peu franchi le cap – seules 9 % de directions achats de l’agroalimentaire sont concernées par la digitalisation, selon l’étude Tendances et priorités des départements achats en 2020 d’AgileBuyer, réalisée entre le 19 et 29 novembre 2019 auprès de 682 professionnels, dont 9 % dans l’agroalimentaire –, des projets sont en cours pour 37 % d’entre elles qui devraient développer une stratégie de digitalisation sur les achats prochainement.
L’avènement de la 5G ne fera que démultiplier le volume actuel des échanges
Pour faciliter la digitalisation des entreprises, l’avènement de la 5G pourrait être bénéfique pour bon nombre d’entreprises, estiment certains. « Récemment, une interruption de service EDI de 15 heures chez un grand acteur français de l’industrie agroalimentaire a paralysé de nombreux entrepôts sur plusieurs continents entraînant des pertes de commandes ainsi que des pénalités considérables pour retard de livraison. Les conséquences financières ont été estimées à plusieurs millions d’euros. L’avènement de la 5G ne fera que démultiplier le volume actuel des échanges EDI à travers le monde. Les échanges B2B n’en seront que plus fiables », conclut Laurent Leboisne, directeur général France de Weexa, expert de la dématérialisation des flux B2B.