Cacao : les planteurs ivoiriens attaquent le CCC
Les planteurs de cacao de Côte d'Ivoire vont traduire en justice, pour « l'opacité de leur gestion », les dirigeants de la filière, secouée par une crise née de la mévente de la récolte, a annoncé hier leur avocat. Les cours du cacao sont tombés début mars à leur niveau le plus bas depuis plus de trois ans, en raison d'un excédent prévu de 264 000 tonnes de l'offre par rapport à la demande pour la saison 2016-2017 qui a commencé en octobre. Depuis novembre 2016, les producteurs ivoiriens n'arrivent plus à écouler leur récolte et les prix minimum d'achat, fixés par le gouvernement ne sont plus respectés, selon leur syndicat. « Face à la détresse et au désarroi des paysans », le Syndicat national agricole pour le progrès en Côte d'Ivoire (SYNAP-CI) « va intenter une action en justice en vue de faire valoir les droits et les intérêts de ses membres », a déclaré Me Mamadou Lamine Diarrassouba, l'avocat du syndicat, lors d'une conférence de presse. La plainte, qui sera « déposée dès vendredi », vise le Conseil du café-cacao (CCC), chargé de la régulation et de la stabilisation de la filière, pour « ses dérives et l'opacité de sa gestion », selon Me Lamine. Les planteurs reprochent notamment au CCC de ne pas avoir débloqué le fonds de réserve technique malgré la crise.