Bruits de bottes et hausse des prix
Période du 26 février au 4 mars. Les bruits de bottes ont toujours trouvé leur écho dans la hausse des prix des matières premières stratégiques, dont les matières premières agricoles. La tournure prise par les évènements en Ukraine a déclenché une vive remontée des cours sur les marchés mondiaux, du blé en premier lieu. Opérateurs et investisseurs s'alarment des possibles conséquences de cette situation politique sur les échanges céréaliers internationaux dans lesquels les belligérants potentiels, l'Ukraine et la Russie, jouent un rôle majeur. Lundi, les marchés à terme de Chicago et Euronext ont donc réagi par une forte hausse à cette tension politique, le cours du blé sur Euronext clôturant en hausse de 7,50 €, à 208,75 € pour l'échéance mai. Le marché physique a suivi, se rapprochant des 200 € pour le blé rendu Rouen pour retomber à 196 € après la conférence de Vladimir Poutine. Le prix du maïs a été tiré par la hausse du blé, mais dans une moindre mesure (+1,75 € sur Euronext et un cours sur le marché physique de 172 € fob Rhin). En dehors de toute intention spéculative, le raffermissement des prix du maïs français peut aussi s'expliquer par la possibilité de voir les livraisons ukrainiennes se ralentir (ce qui n'a pas encore été le cas) vers le nord communautaire ou à destination des fabricants d'aliments du bétail bretons. Les prix de l'orge fourragère ont profité timidement de la hausse globale des céréales, à 171 € rendu Rouen, sans amélioration de l'activité commerciale. L'évolution de la situation géopolitique dans les prochains jours sera déterminante pour celle du marché céréalier. Rappelons que la Russie avait enlevé, la semaine dernière, la plus grosse part de l'appel d'offres égyptien de blé, avec 235000 t, la Roumanie plaçant 60000 t, mais que dans le même temps, Bruxelles battait le record hebdomadaire de certificats d'exportation de blé pour l'UE, avec 931000 t, portant le total des attributions depuis le début de la campagne a 20,2 millions de tonnes (Mt), soit 7,1 Mt de plus qu'il y a un an.
Le rapport du CIC, présenté le 27 février, n'a pas modifié notablement les précédentes estimations, seul le stock final mondial de maïs étant abaissé de 4 Mt, à 154 Mt, grâce à une augmentation équivalente de la consommation.
Baisse de la production mondiale de blé de 2 % en 2014Le CIC maintient sa prévision de production de blé en 2014, en baisse de 2 %, en raison de rendements en baisse sur 2013 et prévoit par ailleurs une légère progression des surfaces de maïs, +1 million d'hectares (Mha), à 175,5 Mha, et une production mondiale de 954 Mt, contre 959 Mt, cette campagne.