Avis de tempête pour les industriels de la marée
L'euro coule ! Début mars, il passait sous la barre de 1,10 dollar, alors qu'il valait plus de 1,35 dollar l'an dernier. Une situation compliquée pour les entreprises des produits de la mer souvent importatrices de poissons, crustacés et coquillages. Pour certaines matières premières c'est même la double peine, lorsque leurs cours sont aussi à la hausse, comme pour la Saint-Jacques. Nécessité pour les industriels : faire passer ces hausses de coût des matières premières aux distributeurs. Pas toujours facile quand l'année 2014 a été à nouveau marquée par un ralentissement de la consommation des produits aquatiques. Et il faut acheminer « cette matière vivante », comme l'explique Cédric Lebourg dirigeant de Gel Pêche : « Nos clients commandent aujourd'hui et veulent être livrés le lendemain. Nous achetons des produits difficiles à transporter partout dans le monde. Alors je sors ma boule de cristal et je cherche à savoir s'il faut acheter ou non tel ou tel type de produit. » Car les consommateurs sont bien sûr sensibles aux prix, mais pour Pauline Beck, chargée d'études économiques à FranceAgriMer, il y a d'autres facteurs que le prix comme « la praticité, l'envie de se faire plaisir, la mode ou encore l'image » qui jouent dans ce rayon. Avec cette instabilité monétaire, les industriels vont-ils chercher à relocaliser leurs approvisionnements ? La réponse est oui pour Antoine Gorioux, DG de Guyader Gastronomie qui appelle à la construction de filières françaises d'approvisionnement sécurisées.