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250 000 hectares de soja français à l’horizon 2025

Une première étape à 200 000 hectares en 2020 est fixée.
© © Dalgial

Terres Univia présente les objectifs de sa filière soja, qui devrait prendre de l’ampleur dans les années à venir. Elle espère remplacer les importations du soja non génétiquement modifié par du soja français.

Réunis depuis un an dans un groupe de travail au sein de Terres Univia, l’interprofession des huiles et protéines végétales, les producteurs, collecteurs, transformateurs et industriels français du soja ont présenté les ambitions de leur filière, lors du Salon international de l’agriculture. « L’objectif est de redonner de l’envergure à la production de soja français. De 140 000 hectares cultivés aujourd’hui, nous visons les 250 000 hectares en 2025, avec une première étape à 200 000 en 2020 », explique Antoine Henrion, le président de Terres Univia. Cette augmentation de production devrait permettre de substituer – au moins en grande partie – les 500 000 tonnes de tourteaux de soja non génétiquement modifiés (OGM) importées chaque année pour l’alimentation animale par du soja français.

Une charte qualité opérationnelle en 2018

Pour répondre à la demande grandissante en soja non OGM et faire face à l’augmentation des surfaces de culture, qui ont été multipliées par trois en trois ans, la filière a besoin de se structurer. Elle a élaboré une charte qualité qui repose sur quatre engagements clés : une origine France certifiée, une culture et des produits non OGM ; une traçabilité garantie de la graine au produit transformé et des critères de durabilité avec le respect de bonnes pratiques techniques, sanitaires, environnementales et sociales. Cette charte va être testée par quelques opérateurs pendant la campagne 2017, accompagnés d’un bureau d’études, afin de la rendre vérifiable par un audit et d’évaluer le coût de la certification. « L’objectif est de rendre cette charte opérationnelle pour la campagne 2018, avec une signature prévue à l’automne prochain », précise Antoine Henrion.

En parallèle, le Syndicat de Paris du commerce et des industries des grains est en train de concevoir un addendum technique pour définir des normes de commercialisation pour les principaux critères de qualité des graines de soja crues, notamment sur l’humidité et les impuretés. Attendu pour juillet 2017, il sera destiné aussi bien à l’alimentation animale qu’humaine, mais les opérateurs pourront définir d’autres critères en fonction des débouchés, comme le taux de protéines.

Des contrats pluriannuels

Terres Univia travaille par ailleurs à la préparation de recommandations contractuelles pour lier les acteurs de la filière, qui pourront intégrer des critères de qualité et des modalités de complément de prix en contrepartie de l’engagement dans la démarche soja de France. « Nous souhaitons que ces contrats soient pluriannuels », souligne le président. L’interprofession mise aussi sur un aval solide pour valoriser le soja français et créer une dynamique de filière. Des investissements ont été entrepris dans des outils de trituration du soja local, comme l’unité d’Extrusel à Chalon-sur-Saône, et « plusieurs projets sont dans les tuyaux à des stades plus ou moins avancés », indique Terres Univia. « Nous croyons beaucoup au développement de la filière soja en France », confie Antoine Henrion. « La protéine végétale de proximité a un écho très positif. En plus de ses vertus alimentaires, le soja participe à la diversification des cultures, fixe l’azote dans le sol et est économe en produits phytosanitaires », souligne-t-il.

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